« Les rendements sont bien meilleurs cette année avec une moyenne de 50 t/ha à 16°S, contre 20 t/ha l’année dernière et 40 t/ha il y a deux ans », se félicite Pascal Hamon, directeur industriel du groupe Cristal Union. Résultat : la production de sucre bio est attendue en hausse (environ 5 000 t), bien que les surfaces n’aient que peu progressé (1 100 ha, contre 1 000 ha l’an dernier). Ces bons rendements s’expliquent par une moindre pression de la jaunisse. « Mais il y a eu des progrès réalisés depuis 4 ans sur le plan agricole, qui sont très encourageants pour le futur. C’est une culture très technique, notamment pour maîtriser le désherbage », explique Bruno Labilloy, directeur agricole du groupe.
D’ailleurs, les meilleurs rendements tournent à 80 t/ha avec des parcelles aussi propres qu’en betteraves conventionnelles. Un point qui intéresse beaucoup Pascal Hamon, car la qualité de l’enherbement (très hétérogène) est un des plus gros soucis pour les sucreries qui transforment des betteraves bio. « Pour la première fois, l’usine a atteint une cadence proche de celle réalisée avec du sucre conventionnel », se félicite Pascal Hamon.
Les betteraves bio ont été travaillées entre le 17 et le 24 novembre, afin de favoriser la maturité de racines. « Les betteraves sont transformées en sirop pour être travaillées en inter-campagne, explique Pascal Hamon. Cette technique permet d’économiser de l’énergie, puisque le sirop bio sera traité en premier lieu dans la cristallisation. Cela nous permet de ne pas interrompre le processus de cristallisation pendant la campagne ». Les circuits doivent en effet être entièrement nettoyés pour éviter les mélanges de sucre.
L’usine produit du sucre cristallisé qui peut être vendu en vrac, en big-bag et une quinzaine de pourcent sont conditionnés à Bazancourt pour la grande distribution. Pour la première fois cette année, les substrats riches en sucre (EP2) ont été transformés en alcool bio destiné à la parfumerie. La pulpe bio commence également à trouver son marché.
Les conditions de paiement des betteraves restent les mêmes que l’année dernière, soit 86 €/t de betteraves.
L’année prochaine, l’objectif de Cristal Union est de passer à 1 500 hectares. Si le marché continue à se développer, le groupe envisage de dédier une autre usine pour le sucre bio, mais il faudra dans ce cas assez de betteraves bio pour qu’elle puisse tourner 2 à 3 jours minimum.