Guillaume Gandon a souhaité une conférence du syndicat betteravier à l’image de la filière, en prise avec une évolution rapide, le 18 novembre, à Trosly-Loire. La présentation d’abord, avec Bruno Cardot, une « bett de com » axonnaise. Ce betteravier bien connu sur les réseaux sociaux, ambassadeur de la betterave pour la CGB, a présenté sous forme de vidéo les actions syndicales menées dans le département. Depuis les OAD et les alertes pucerons par SMS, les dérogations obtenues pour utiliser le Teppeki et le Movento sur betteraves, jusqu’à la catastrophe sanitaire due à la jaunisse. L’Aisne a été très touchée avec un gradient nord-sud marqué. Très vite, le syndicat a organisé des réunions et des webinaires, puis des informations pour les demandes d’aide obtenues vu les baisses de rendement.
Avec la même réactivité, le syndicat a organisé des « réunions bouts de champ ». En format visio ou en présentiel, elles ont abordé le désherbage, la protection fongicide et l’OAD Vigibet pour bien positionner le fongicide.
Autres opérations locales : l’achat groupé de matériaux comme des cailloux 0,40 pour les chemins et les aires stabilisées, ainsi que des balais de nettoyage. Des balais sont disponibles pour les adhérents sur les sites de Laon, Saint-Quentin et Soissons. Le syndicat de l’Aisne met aussi à disposition des panneaux de signalisation pour les enlèvements et propose la vente de sacs de lestage pour silo et un système de scratch pour tenir les bâches.
Il a aussi accompagné des producteurs lors de la campagne 2021 dans le dossier Adama de Goltix Duo. Yves Piot d’Anguilcourt-le-Sart a témoigné sur les 40 ha de betteraves qu’il a dû détruire. Quinze jours après l’application de glyphosate, il a passé le broyeur dans ses betteraves. « 46 heures pour 40 ha », avoue le planteur, de l’émotion dans la gorge. Une entreprise a fini la destruction avec une fraise. « Nous sommes là pour nourrir, pas pour détruire nos produits », l’a soutenu Bruno Cardot.
De son côté, Timothé Masson a développé les pistes pour améliorer le prix de vente du sucre. Le directeur du département Économie de la CGB a expliqué la déconnexion actuelle entre le prix spot du sucre et le prix vendu par les sucreries, plaidant pour l’instauration de marchés à terme . Les planteurs présents ont pu communiquer avec un homologue anglais pratiquant le marché à terme du sucre depuis 2 ans. En 2021, 200 planteurs britanniques ont testé le marché à terme sucre. En 2022, tous pourront s’engager pour 20 % de la surface semée. Un exemple à suivre pour conforter la filière, estime la CGB. L’Australie le pratique et le Danemark va le mettre en place.
Enfin, Franck Sander a conclu l’assemblée en affirmant que « la filière betterave déterminera son avenir selon l’intelligence collective qu’elle saura déployer ».