Vous avez dévoilé cet automne à Schwandorf (Bavière) un prototype d’outil de traction autonome sans cabine. Quel est l’avenir de ce genre de machine ?
Notre projet consiste à répondre aux attentes d’agriculteurs à la tête de très grandes exploitations agricoles prêts à franchir le pas de l’autonomie en Europe orientale, en Amérique latine et en Asie centrale. Aujourd’hui, les semis, la pulvérisation et la fertilisation sont automatisables. Pour le travail du sol et la récolte des cultures, cela demeure plus compliqué. Parmi les formes d’automatisation, en l’état actuel des connaissances, le concept de la machine sans cabine nous intéresse. Il rend aussi le coût de l’outil moins élevé. En fait, nous partons de l‘idée que c’est à l’outil autonome de s’adapter à nos machines et non le contraire, et nous travaillons sur plusieurs systèmes.
Quels sont-ils ?
Nous commercialiserons d’ici deux ou trois ans un outil de traction autonome en mesure de semer sur 12 et 18 m avec un Maestro, un Serto ou un Avatar. Nous le destinons au Brésil pour des semis directs de maïs et de soja, mais aussi à l’Ukraine, à la Russie et au Kazakhstan. Outre les caractéristiques de leur agriculture, ces pays disposent d’une réglementation moins complexe que celle à laquelle nous sommes habitués dans l’Union européenne. Pour obtenir les autorisations indispensables au Brésil ou en Ukraine, nos interlocuteurs ne sont pas les administrations, mais directement nos clients.
Sur quelles thématiques logicielles et autres travaillez-vous pour mettre au point votre machine ?
La première est d’assurer une circulation totalement autonome de l’outil dans la parcelle. Nous avons beaucoup avancé sur le logiciel de passage avancé. Avec Trimble, qui dispose d’un système hyper-sécurisé, nous collaborons sur la mise au point de la barrière géolocalisée inviolable qui entoure la machine. Une autre thématique concerne l’évitement des collisions, via un dispositif indépendant du système de prévision des passages. Il identifie les zones à risques, détecte les obstacles et les personnes. En parallèle, nous réfléchissons à une transmission qui se rapproche de celle d’un tracteur. Nous sommes convaincus qu’elle ne peut être ni hydrostatique – ce qui est le cas aujourd’hui –, ni électrique ni non plus le résultat d’une solution hybride qui ferait exploser les coûts.