La nouvelle présidente du syndicat des éthanoliers européens EPure n’y va pas par quatre chemins : « la réglementation européenne qui se profile en matière de décarbonation des transports présente de nombreuses incohérences. Si rien ne change, les conséquences pourraient être dramatiques pour les biocarburants », prévient Valérie Corre. Pour elle, l’électrification du parc automobile est une des alternatives mais elle ne résout pas à elle seule le problème. Dans un récent rapport, l’Institut Montaigne souligne que l’Europe ne peut pas continuer à piloter l’évolution du parc automobile en fonction de la seule mesure des émissions de CO2 au pot d’échappement.
En prenant en compte la totalité des émissions de gaz à effet de serre (construction du véhicule et de la batterie ainsi que les émissions dues à la production et à l’utilisation de l’électricité et des carburants), l’analyse du cycle de vie met en évidence qu’un véhicule hybride rechargeable flex-E85 émet moins de CO2 sur toute sa vie qu’un véhicule 100 % électrique à forte autonomie (voir l’article ici). La filière française du bioéthanol demande à la France et à l’Union européenne de faire évoluer la réglementation européenne afin d’adopter un système d’évaluation juste des émissions des véhicules légers, basé sur l’analyse complète de cycle de vie.