La petite bête qui monte poursuit son parcours vers le nord. Cantonné à la zone de Clermont-Ferrand pendant plusieurs années, le Lixus Juncii est en passe de devenir un problème national. Il est désormais présent dans le Centre-Val de Loire, l’Île-de-France, l’Yonne, la Champagne, le Val-d’Oise et le sud de l’Aisne.
Aucun produit homologué n’est efficace, et il n’y a pas d’insecticide dans les tuyaux à court terme.
L’ITB étudie cet insecte depuis 5 ans et a commencé de nouvelles collaborations avec des acteurs privés qui développent des médiateurs chimiques, comme AgriOdor. « Nous allons vérifier l’efficacité de ces produits », explique Alexandre Quillet, président de l’ITB.
Différentes stratégies sont possibles avec les médiateurs chimiques : empêcher la colonisation des parcelles de betteraves par la confusion olfactive, empêcher l’accouplement (confusion sexuelle) et avoir recours au piégeage de masse à l’automne, pendant le stockage des grains. Toutes ces pistes doivent être étudiées.
L’ITB souhaite également travailler la piste des variétés car, s’il n’y a pas de différence au niveau du nombre de piqûres, il y en a au niveau du nombre de galeries dans les racines. L’ITB est en train de monter un projet pour développer de nouveaux critères de sélection variétale pour les obtenteurs.
« Nous avons demandé au délégué interministériel pour la filière sucre de travailler sur le charançon », déclare Pierre Rayé, directeur général de la CGB. « Nous devons amplifier les moyens de recherche, comme nous l’avons fait pour la jaunisse avec le Plan National de Recherche et Innovation (PNRI). Ajoutons que ce sujet doit être traité en collaboration avec les autres pays betteraviers européens qui sont également confrontés à des difficultés avec d’autres types de charançon. Nous connaissons la menace, cela doit être une priorité pour la filière de l’anticiper et de mettre les moyens en face ».