« Malgré une crise sans précédent, notre industrie a su relever le défi d’assurer un approvisionnement vital à l’alimentation de nos concitoyens. Toutefois, économiquement, nous n’avons pas échappé au repli », a déclaré Marie-Laure Empinet, présidente de la fédération des industriels producteurs d’amidon et produits dérivés (Usipa). L’assemblée générale annuelle du 30 septembre a été l’occasion de dresser le bilan d’une année 2020 difficile, due au contexte sanitaire, mais aussi d’observer les prémices d’une reprise en 2021. En 2020, le chiffre d’affaires de la filière amidonnière française, représentée notamment par les entreprises ADM, Cargill, Roquette et Tereos, était de 2,9 Mds d’euros, soit une baisse de 6 % par rapport à 2019. Ce recul est dû, selon la fédération, à une diminution des exportations vers l’Europe (-7 % en Allemagne, -12 % aux Pays-Bas) et les pays tiers (-14 % au Royaume-Uni).
Une hausse des coûts de fabrication
Pour Marie-Laure Empinet, « si les carnets de commandes se sont bien remplis depuis le début de l’année, le secteur pâtit d’une hausse sans précédent des coûts de fabrication et de distribution ». La progression de la production observée en 2021 est fragilisée par des facteurs externes. Le prix des matières premières, notamment agricoles, s’est envolé, impactant les coûts de production du secteur amidonnier. Le blé tendre a vu ses cours exploser, + 40 % en un an. L’Usipa reste dans l’attente de la fin des récoltes de maïs et pommes de terre, « qui s’annoncent, là encore, avec des hausses probables de prix », suite aux conditions météorologiques difficiles de cet été.
L’industrie alimentaire représente 55 % des débouchés
Sur les 2,9 millions de tonnes d’amidon produites en 2020, 17 % sont vendues sous forme d’amidons natifs, le reste, soit 83 %, est transformé. Par ailleurs, les débouchés des ingrédients amidonniers sont alimentaires à 55 %. En ce qui concerne le marché non-alimentaire, la papeterie occupe une part majoritaire de 41,3 %. Selon Mariane Flamary, déléguée générale de l’Usipa, « il s’agit d’une tendance qui se renforce depuis 2015, avec le recyclage ».
« Un partenaire central pour l’agriculture »
« L’amidonnerie est un partenaire central pour l’agriculture », a-t-elle ajouté. En 2020, près de 6 millions de tonnes de matières premières agricoles, issues de 650 000 hectares cultivés (3,1 Mt de blé, 1,9 Mt de maïs et 1 Mt de pois protéagineux et pommes de terre féculière) étaient à l’origine de 2,9 millions de tonnes d’ingrédients amidonniers. Le secteur a représenté 19 % des débouchés pour les producteurs de blé, 27 % de ceux du maïs, et 31 % de la récolte de pommes de terre.