Cette campagne d’arrachage est un peu particulière. En effet, les betteraves ayant reçu les désherbants non conformes de la société Adama ce printemps seront transformées en éthanol, tandis que les pulpes seront destinées exclusivement à la méthanisation. La surface totale concernée serait de 8 200 ha pour 771 agriculteurs.
Les industriels ont dû adapter la logistique pour acheminer ces betteraves dans les cinq usines dédiées : Bucy et Artenay pour Tereos, Corbeilles, Arcis-sur-Aube et Sillery pour Cristal Union et Roye pour Saint Louis Sucre.
Ces usines ouvrent donc quelques jours plus tôt pour travailler ces betteraves, qui ne doivent pas se retrouver dans le circuit de l’alimentation humaine et animale, afin d’assurer la sécurité sanitaire des clients.
Évidemment, cette traçabilité complique la logistique. Pour Tereos, la transformation des betteraves Goltix se fera à Bucy en début et en fin de campagne (soit du 14 au 21 septembre et après le 10 janvier) et uniquement fin décembre à Artenay. À Bucy, les productions de jus, de sucre, de sirop et de mélasse en campagne betteravière 2021-2022 seront transformées en flegmes en intercampagne 2022, puis certainement en intercampagne 2023. Le flegme sera ensuite transféré de Bucy vers Origny pour y être déshydraté et produire du bioéthanol. « Les flux seront entièrement ségrégués, les produits stockés de manière séparée et les flux tracés. Il n’y aura aucun contact avec des produits alimentaires », annonce Tereos.
Pour le groupe Cristal Union, les betteraves ayant reçu des applications de lots non conformes seront enlevées du 23 au 28 septembre à Arcis-sur-Aube, et du 28 septembre au 2 octobre à Sillery. Corbeilles débutera également sa campagne par les betteraves traitées au Goltix Duo.
Chez Saint Louis Sucre, l’usine de Roye les travaillera du 13 au 19 septembre.
Après le passage de ces betteraves un peu particulières, les industriels assureront un nettoyage sanitaire des différents sites. La traçabilité des parcelles traitées au Goltix Duo et Tornado Combi, qui contiennent accidentellement du diflufenican, substance herbicide homologuée sur céréale et pomme de terre mais non sur betterave sucrière, sera donc assurée. À noter que ces betteraves non conformes seront payées au prix standard par les sucriers.
Concernant les betteraves qui ont été traitées au Marquis, la situation est complètement différente puisque les parcelles sont en cours de destruction.