Blé, orge, colza, soja, pois… Les productions de grandes cultures renouent cette année avec la croissance, tant en termes de rendement qu’en tonnage, retrouvant de bons niveaux historiques. « Nous attendions cela avec impatience depuis 8 ans. Le millésime 2021 est encourageant. Nous espérons que les cours et la récolte permettront d’avoir un revenu correct cette année », s’est félicité, le 7 septembre, Éric Thirouin, le président de l’Association générale des producteurs de blé (AGPB). Au 1er septembre, la production de blé tendre estimée par Agreste, le service des statistiques du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, s’élève à 36,1 millions de tonnes (Mt), Ce chiffre est en hausse sensible de 24 % par rapport au 29,1 Mt de la récolte 2020 et de 8 % par rapport à celui de la moyenne quinquennale 2016-2020. Il a cependant été revu à la baisse par rapport aux précédentes estimations (36,7 Mt au 1er août). En fin de compte, le rendement moyen national est attendu à 73 q/ha contre 68,5 q/ha en 2020. La pluviométrie estivale a retardé les moissons et a induit des rendements inférieurs au potentiel attendu fin juin (75 q/ha). Dans les Hauts-de-France et le Grand Est, le rendement 2021 serait même inférieur à celui de 2020, à l’opposé de l’évolution nationale.
Forte hausse de l’orge d’hiver
De son côté, la production de blé dur 2021 est estimée, selon Agreste, à 1,6 Mt. Elle augmenterait de 23 % en un an mais resterait inférieure de 5 % à la moyenne quinquennale 2016-2020. Le rendement moyen devrait atteindre 56 q/ha, en hausse de 8 % par rapport à 2020 et de 7 % par rapport à la moyenne quinquennale 2016-2020.
L’estimation de la production d’orges est revue à la hausse de 50 000 t et atteindrait 11,7 Mt d’après Agreste. Cette révision résulte d’une hausse de la production d’orges d’hiver (+ 85 000 t), dont le rendement a été attendu en hausse, celles-ci ayant été moins pénalisées que le blé tendre par la pluviométrie de juillet, du fait d’un calendrier de moisson plus précoce. À l’opposé, la production d’orges de printemps est révisée à la baisse (- 35 000 t), la récolte ayant été plus exposée au mauvais temps.
Une météo favorable au maïs
La production de maïs est estimée à 13,3 Mt, contre 13,2 Mt au 01/08 ; le millésime 2021 serait donc assez proche du niveau de 2020 (13,6 Mt), en dépit du recul de 16 % des surfaces. À la différence du blé tendre, les conditions météo de l’été (pluies puis retour de la chaleur en août) sont plus favorables à la culture du maïs.
Le colza devrait afficher seulement une légère hausse de production par rapport à 2020. Malgré un rendement en progression de 15 % grâce aux régions de l’Ouest essentiellement, la perte de 140 000 ha ne permet pas d’augmenter significativement les tonnages qui devraient s’établir à 3,3 Mt.
Du côté du tournesol, la production est estimée à 1,7 Mt au 1er septembre. La hausse en un an est de 9 % et de 26 % par rapport à la moyenne sur 5 ans. Il s’agirait donc de la meilleure récolte depuis 2011, selon Agreste.
Surfaces en baisse mais production en hausse pour le soja
Malgré la baisse des surfaces par rapport à 2020 (- 17%), la production de soja augmenterait de 5 %, à 428 000 t, soit un volume proche du record de 2019. La récolte 2021 devrait bénéficier d’un rendement élevé, à 27,5 q/ha (21,7 q/ha en 2020 et 26,2 q/ha en 2019). Avec 1 Mt, la récolte 2021 de protéagineux affiche également une belle croissance, avec une hausse de 27 % par rapport à 2020 et de 20 % par rapport à la moyenne quinquennale.