C’est extrêmement rare qu’au cours d’une même mandature, un dispositif législatif soit révisé, a expliqué en substance Julien Denormandie le 14 septembre. Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, en visite au salon international du Space à Rennes (Ile-et-Vilaine), est revenu sur les problèmes de revenus des agriculteurs.
« Les Etats généraux de l’alimentation (EGA) ont eu des résultats dans certaines filières pour obtenir des prix soutenus, pour améliorer les organisations de producteurs comme dans le porc, ou pour une meilleure place de la viande dans les cantines », a-t-il déclaré lors de son discours. « Mais elle s’est révélée insuffisante car le retour dans les cours de ferme n’a pas été à la hauteur des efforts et investissements réalisés par les agriculteurs », a-t-il déploré.
« C’est pourquoi nous refaisons un travail pour mettre en place une nouvelle disposition pour aller plus loin et sanctuariser le prix des matières premières agricoles, soutenir la pluri-annualité des contrats et soutenir également le maillon industriel », a-t-il expliqué à propos de la proposition de loi du député de l’Aube, Grégory Besson-Moreau.
Le projet de loi en débat au Sénat le 21 septembre
Déjà adopté à l’Assemblée nationale à l’unanimité en juin, le texte passera au Sénat le 15 septembre en Commission des affaires économiques puis en débat dans l’hémicycle à partir du 21 septembre. «Je me battrai et je ne lâcherai rien pour changer de braquet» dans la défense de la rémunération des agriculteurs, a-t-il promis.
Le ministre a également profité de sa venue au Space pour réaffirmer son attachement à la défense de la souveraineté alimentaire de la France et en particulier à l’élevage français. « Il faut arrêter de se faire imposer les normes des autres et demander davantage de réciprocité. Il faut repenser les règles du commerce international », a-t-il insisté, en rappelant l’hostilité du gouvernement envers le traité du Mercosur.