Le projet Recife, conduit avec l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), a pour objectif d’évaluer les résistances du champignon de la cercosporiose aux fongicides en France. Ce projet doit amener une meilleure connaissance des résistances et une adaptation des programmes afin de lutter durablement contre la cercosporiose. Aujourd’hui, seuls les résultats concernant la résistance aux strobilurines sont disponibles, mais des travaux similaires avec la famille chimique des triazoles sont actuellement en cours. Une communication globale est prévue dans le Betteravier français du mois de décembre 2021.
En 2019 et en 2020, 144 prélèvements de C. beticola ont été effectués par les équipes de l’ITB dans différentes régions betteravières françaises. La figure n°1 montre que la résistance aux strobilurines est généralisée. Le mécanisme de résistance associé à cette famille chimique est celui de la modification de la cible, c’est-à-dire que le fongicide n’est plus en capacité de détruire le champignon. L’utilisation d’une même famille d’un même mode d’action a donc sélectionné un gène du champignon modifiant la protéine cible. Il est dès lors nécessaire de changer de famille chimique afin de retrouver de l’efficacité.
Même si l’utilisation de ces produits diminue, cette résistance peut se maintenir très longtemps dans la génétique des populations. En attendant les résultats complémentaires à cette étude, les conseils pour la campagne 2021 sont représentés sur la figure n°2 avec les efficacités des produits évalués par l’ITB contre les maladies du feuillage.
L’ITB avec le soutien de la société Phyteurop a demandé une dérogation d’AMM (Autorisation de Mise en Marché) de 120 jours pour le produit Airone SC. Cette demande permettrait de mieux protéger les betteraves contre la cercosporiose en 2021. L’ITB attend la réponse de l’administration dans les prochains jours.
L’outil d’aide à la décision(OAD) pour la gestion des maladies foliaires a été rafraîchi pour 2021 (voir figure 3). Comme les années précédentes, il se présente sous la forme d’une carte interactive des parcelles du réseau de suivi biologique du territoire. Chaque point représente la situation sanitaire résumée pour les 4 bioagresseurs (cercosporiose, oïdium, rouille et ramulariose). Les différents figures indiquent le nombre de traitements conseillés en fonction des observations des experts et des seuils établis par la filière.
Le survol des sites permet d’afficher des détails supplémentaires, comme la variété semée ou les maladies présentes. Grâce au déploiement de l’API Vigicultures, l’OAD est constamment mis à jour avec les dernières notations réalisées pour mieux vous permettre de suivre l’évolution des maladies.
A noter que le Casdar RT (1) Cercocap (2), mené par l’ITB, permettra prochainement d’anticiper l’arrivée de la cercosporiose et son développement.
(1) Compte d’affectation spécial développement agricole et rural (financement du ministère de l’agriculture et de l’environnement).
(2) CERcosporiose de la betterave par COuplage entre modèle agroclimatique et CAPteurs connectés.