1 et 1’– Récolte des betteraves
Moisson du blé
L’usine de Cristanol à Bazancourt (Marne) travaille deux matières premières – la betterave et le blé – sur deux lignes séparées. Mais au final, c’est bien un même produit qui est obtenu : du bioéthanol.
2 – La sucrerie
L’éthanol de betterave est produit à partir du jus vert de la sucrerie de Bazancourt (jus venant de la diffusion) pendant la campagne du 15 septembre au 15 janvier. Ce jus est envoyé directement dans les cuves de fermentation de Cristanol, au lieu de partir en cristallisation. La distillerie partage donc la tête de l’usine (lavage, coupe-racine et diffusion) avec la sucrerie afin de bénéficier de coûts de production performants.
3 – Cuves à sirop
Pendant l’inter-campagne, l’éthanol est produit à partir des sirops de basse pureté (EP2) stockés pendant la campagne. Ces sirops sont acheminés, de février à septembre, par 1 km de tuyaux.
4 – Fermentation des sirops
Pendant la campagne betteravière, les levures sont ajoutées au jus dilué pour initier la fermentation. En revanche en inter-campagnes, il faut rajouter de l’eau aux sirops avant de passer en fermentation.
5 – Distillation alcool de betterave
Les colonnes de la ligne “betterave“ produisent 1,5 Mhl d’alcool brut par an.
2’- Le silo de blé
Le premier fournisseur de blé est Vivescia, situé de l’autre côté de la route et relié par un tapis roulant pour alimenter les silos de Cristanol. Le blé est également livré par 30 à 40 camions par jour venant d’autres organismes stockeurs. La distillerie consomme 1 400 t de blé par jour.
3’ – Le moulin
Le blé est transformé en farine puis les enzymes changent l’amidon en glucose assimilable par la levure (procédé de liquéfaction).
4’ – Fermentation du glucose
Le glucose est transformé en alcool dans les cuves de fermentation.
5’ – Distillation alcool de blé
Les colonnes de la ligne “blé“ produisent 2 Mhl d’alcool brut par an.
6 – Salle de contrôle
Les équipes pilotent l’usine sur les écrans de supervision, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
7 – Déshydratation
L’alcool brut destiné à la carburation passe ensuite dans des tamis moléculaires (des zéolithes qui captent l’eau). Car, contrairement à l’alcool destiné à la pharmacie ou aux spiritueux – qui contiennent 4 à 5 % d’eau – l’éthanol n’en contient que 0,3 %.
8 – Stockage
L’usine a une capacité de stockage de 150 000 hl d’alcool brut (soit 100 jours de stockage),
125 000 hl d’éthanol et 120 000 hl d’alcool rectifié et surfin (pour la parfumerie ou l’alimentation).
9 – Analyses
Le laboratoire vérifie la conformité de l’éthanol. Il recherche les traces d’eau (maximum 3 000 ppm) et les impuretés comme les aldéhydes afin d’obtenir un éthanol pur à 99,9 %.
10 – Expédition camions
Tous les jours entre 15 et 40 camions-citernes chargent l’éthanol pour l’envoyer vers les dépôts pétroliers de Total, BP, Leclerc (Siplec), Carrefour ou Intermarché.
11 – Expédition train
Une quarantaine de trains partent tous les ans pour l’usine de Lyondell, qui transforme l’éthanol en un additif pour l’essence, l’ETBE (éthyltertiobutyléther) sur son site de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône).
12 – Dépôts pétroliers
Le mélange de l’éthanol dans l’essence est effectué dans les dépôts pétroliers. Sur cette photo, la société Entrepôt Pétrolier de la Gironde (EPG), située à Ambès près de Bordeaux, assure la distribution de produits pétroliers sur le grand sud-ouest pour le compte des magasins Leclerc et Carrefour. Sa capacité globale de stockage est de 135 000 m³.
Ses installations lui permettent de faire transiter 1,7 million m³ de carburants par an, dont 395 000 m³ d’essence et 35 450 m³ d’éthanol. L’éthanol est livré par 1 000 camions-citernes par an. Il est dénaturé (on y ajoute 1 % d’essence) au moment de son arrivée. Pour des raisons de flexibilité, l’éthanol est incorporé lors du chargement dans les camions livrant les stations-service. La part d’éthanol ajouté est de 4,6 % pour l’E5 (pour tenir compte de l’ETBE déjà contenu dans la base essence), 7,5 % pour l’E10 et 75 à 85 % pour l’E85, selon la saison. En hiver, la teneur en éthanol est moins importante qu’en été.
13 – Stations essence
Le SP95-E10 est vendu dans 6 900 stations. Il représente aujourd’hui 48,5 % de part de marché des essences. Le Superéthanol-E85 représente 3,6 % du marché des essences. Il était distribué dans 2 423 stations en avril dernier.
François-Xavier Duquenne
(*) égouts pauvres issus de la deuxième étape de cristallisation du sucre, après centrifugation.
La distillerie de Bazancourt emploie 170 permanents. Elle produit 3, 5 millions d’hectolitres d’alcool brut, transformés en 1 Mhl d’alcool rectifié et 2,5 Mhl de bioéthanol.
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