« Nous sommes prêts à relever le défi de la transition agro-environnementale mais il faut nous aider à rester compétitifs », a martelé Éric Thirouin, le président de l’Association générale des producteurs de blé (AGPB) lors du congrès du syndicat, le 1er juin. Principale source d’inquiétude pour les céréaliers : la réforme de la PAC et la mise en place du dispositif des éco-régimes. « Nous pensons avoir été entendus sur nos difficultés mais les négociations ne sont pas terminées, notamment sur la question des éco-régimes (…). La PAC doit être là pour nous protéger et nous accompagner », a-t-il indiqué. Pour lui, « si les céréaliers n’ont pas accès aux éco-régimes, ce sera la ruine », rappelant « les revenus en berne depuis huit ans ».
Un autre sujet de préoccupation évoqué par Éric Thirouin est le Green deal de la Commission européenne. Il propose, entre autres, de consacrer 10 % de la surface agricole à des usages non productifs, c’est-à-dire des jachères. « Ces mesures vont être source de décroissance et génèrent du trouble pour nous », a déploré le président de l’AGPB. Présent lors du congrès, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a assuré les céréaliers de son soutien et a salué l’engagement de l’AGPB sur la certification environnementale de niveau 2, pris lors du congrès de 2019. « Il nous faut maintenir la compétitivité des coûts et gagner en compétitivité hors coûts, qui doit être source de création de valeurs. Cela représente un défi majeur », a souligné Julien Denormandie.
Des avantages à planter des haies
Présente également lors du congrès de l’AGPB, la présidente de la FNSEA a tenu à féliciter les céréaliers pour leurs engagements. « Vous avez énormément évolué. C’est méconnu. Il vous faut désormais le faire savoir », a déclaré Christiane Lambert. « Le challenge que je vous lance maintenant, c’est de planter des haies », a-t-elle insisté. Pour elle, « il faut profiter de l’argent du plan de relance ». Cela répond au changement climatique et « permet de capter du carbone que l’on peut vendre », en bénéficiant du label bas carbone des grandes cultures. Cela entre aussi dans les mesures de bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE) liées aux critères de conditionnalité de la future PAC.
« On ne perdra pas en production, car c’est en bord de champs. Planter des haies permettra de gagner aussi en cote de popularité dans les communes. Il faut se saisir des opportunités », a ajouté Christiane Lambert. Le président de l’AGPB s’est dit prêt à relever le défi, « mais il faut nous accompagner et ne pas créer de distorsions de concurrence », a-t-il demandé au ministre de l’Agriculture. « Nous attendons toujours que le label bas carbone grandes cultures soit validé par le ministère de la Transition écologique », a-t-il rappelé, pointant ainsi un certain manque de soutien.