Avec les températures plus élevées, les observations du réseau de surveillance “Alerte pucerons“ montrent la présence de pucerons verts aptères en Normandie, dans le Val d’Oise, en Île-de-France et en région Centre Val-de-Loire.
« Les conditions climatiques du week-end dernier ont été très favorables aux vols de pucerons. Nous observons une progression significative de la présence des pucerons verts aptères, 60 % des parcelles sans protection néonicotinoïdes ont dépassé le seuil de risque (10 % de plantes avec pucerons verts aptères). Dans cette situation, il convient de renforcer la surveillance quelle que soit la date de semis », indique Alexandre Métais, délégué régional de l’ITB Normandie.
En Île-de-France, « 30 % des parcelles sans protection néonicotinoides ont dépassé le seuil indicatif de risque », note Henry de Balathier.
Dans la Somme, Yohan Debeauvais alerte sur les premiers vols de pucerons verts ailés, « seulement sur les parcelles F8 ou standard. La présence d’aptères verts est très faible, et ne dépasse pas le seuil de 10 % de betteraves avec la présence d’au moins un aptère vert dans la majorité des cas. »
Teppeki et Movento
Les betteraves dont les semences ont été traitées avec des néonicotinoïdes sont toujours protégées contre les pucerons. Elles ne présentent aucun risque à ce jour. En revanche, les planteurs qui n’ont pas de semences traitées peuvent utiliser les produits homologués et conseillés en 2021 contre les pucerons verts :
1 – Le Teppeki (0,14 kg/ha + huile 1l/ha) à partir du stade 2 feuilles vraies à raison d’une application par hectare et par an. Le mélange avec les herbicides est possible.
– Le Movento (0,45 l/ha + huile 1l/ha) qui a reçu une AMM dérogatoire de 120 jours. Son stade d’application est de 2 feuilles à couverture (BBCH 12 à 39) à raison de 2 applications maximum (intervalle minimum de 14 jours entre 2 traitements). L’ITB conseille d’employer le Movento seul (risque de baisse d’efficacité en mélange avec les herbicides).
Pour rappel, l’ITB déconseille l’utilisation du Karaté K ou du Mavrik Jet, car les populations de pucerons verts Myzus persicae sont majoritairement résistantes aux pyréthrinoïdes et aux carbamates.
Cette année, les premiers pucerons ont été observés en moyenne à partir du 7 mai. Au 11 mai, ils sont observés dans 48 % des sites sans NNI. Ils étaient dans près de 100 % des sites à la même date l’année dernière. L’épisode de gel de février a donc permis de retarder les premiers vols et de limiter le développement précoce des pucerons verts. De plus, les températures moyennes basses, inférieures aux normales saisonnières d’avril de cette année ont ralenti leur développement. Mais ce ralentissement du développement ne signifie pas qu’il y a moins de risque. « Il n’y a pas de raison de penser que la vague de froid de début avril ait permis de réduire drastiquement les populations de Myzus persicae hivernant sous forme parthénogénétique », écrit l’ITB sur son site internet.