Bien que les essais aient été fortement perturbés par la jaunisse et la sécheresse en 2020, le Comité technique permanent de la sélection (CTPS) a inscrit 39 nouvelles variétés de betterave sucrière au catalogue officiel français. « Il a fallu faire un très grand tri dans les essais et ceux-ci ont dû être réduits ; ils sont cependant tout à fait valables », explique Ghislain Malatesta, responsable du département expérimentation et expertise régionale de l’ITB.

Dans le détail, le CTPS a inscrit 20 variétés résistantes à la rhizomanie, 17 variétés résistantes à la rhizomanie et tolérantes au nématode à kyste et 2 variétés résistantes à la rhizomanie et au rhizoctone brun.

« Le segment des variétés tolérantes aux nématodes augmente encore, on est dans la continuité des dernières années », constate le secrétaire de la section « Betterave et chicorée industrielle » du CTPS, Denis Béghin. Il faut également noter qu’aucune variété tolérante à un herbicide (VTH) n’a été inscrite. Elles n’ont toujours pas réussi à passer la barre et le terme de rendement alors qu’elles postulent à l’inscription depuis plusieurs années.

Pas de variété tolérante à la jaunisse

C’est également le cas pour les quatre variétés présentées comme tolérantes à la jaunisse dans les expérimentations 2019 et 2020, qui n’ont pas réussi à passer le niveau fixé en termes de potentiel de rendement, notamment en situation saine. « Elles ont également été touchées par la jaunisse. Elles avaient en effet déjà été inoculées par des pucerons vecteurs de la jaunisse. Elles ont donc reçu une deuxième dose de virus lorsque les attaques de jaunisse sont tombées sur les essais », révèle Ghislain Malatesta.

En revanche, les variétés tolérantes aux nématodes progressent encore, notamment sur le critère de la résistance aux maladies foliaires. « Le progrès, ce n’est pas seulement le rendement, mais aussi la tolérance aux maladies », insiste Denis Béghin.

Le Geves (2), qui gère le réseau CTPS, enregistre en revanche de réels progrès sur les maladies du feuillage. Ainsi, Blandina KWS et Inspirea KWS apparaissent très résistantes à la cercosporiose ; Izara KWS et BTS 4915N à l’oïdium ; et FD Médaille à la rouille.

Quand on s’intéresse à la répartition entre les groupes semenciers, on s’aperçoit que le pool génétique du groupe SESVanderHave – Florimond Desprez a inscrit beaucoup de variétés et obtient de bons résultats. On distingue par exemple FD Rafting, Pivoine et Goyave, qui affichent des rendements sucre élevés. Elles devront bien sûr être confirmées dans le réseau post-inscription ITB – Service agronomique des sucreries (SAS). Car si ces nouvelles variétés obtiennent une autorisation de commercialisation en France en étant inscrites au catalogue, elles devront faire leurs preuves dans les tests de post-inscription gérés par l’ITB. Les résultats seront publiés le 23 novembre prochain dans le Betteravier français.

(1) Le CTPS, qui regroupe professionnels et représentants de l’administration, est l’instance chargée de proposer au ministre de l’Agriculture l’inscription au catalogue officiel des nouvelles variétés.

(2) Groupement d’étude et de contrôle des variétés et des semences. Les essais ont été réalisés par l’ITB, la CGB, les industriels membres du SNFS et Tereos, et les établissements de sélection membres de l’UFS.

Faut-il sacraliser l’animal ?
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