Simple dans son fonctionnement, léger, moins cher, le semoir mécanique, apprécié par les puristes de la technique betteravière, n’a pas dit son dernier mot. Chez Monosem, le Méca V4 poursuit sa longue carrière « sans qu’il n’y ait eu d’évolutions notables ces derniers temps », observe Nicolas Levillain, formateur technique et commercial dans l’entreprise. Comme son illustre ancêtre, le 502 BR pour betteraves, apparu en 1968 – certains exemplaires tournent encore et Monosem conservent des pièces de rechange –, le Méca V4 opère avec une sélection mécanique par gravité. Cette machine très exclusive, puisqu’uniquement dédiée aux semis de betteraves, de colza et de chicorée enrobée, convient au niveau de la distribution « à des graines sphériques qui viennent se loger dans des alvéoles », rappelle Nicolas Levillain. À la différence d’un semoir pneumatique, le Méca V4 représente donc l’antithèse de la polyvalence. Doté d’un enterrage à soc, il offre deux possibilités d’établir la profondeur du semis sur l’élément semeur : à jauge avant ou à balancier. La première sous-entend un contrôle de la profondeur effectué grâce à la roue avant ; la seconde par sa fixation à la roue avant et aux roues tasseuses arrières. « La mise en terre à balancier séduit de plus en plus, parce qu’elle règle mieux la profondeur de semis. Elle est aussi appréciée pour le colza où le sol peut être moins bien préparé qu’en betteraves », confirme Nicolas Levillain. L’élément semeur au format balancier se compose de deux roues avant avec un double disque ouvreur, suivi d’un soc, d’une roulette de plombage et de deux roues de fermeture du sillon. En 2015, Monosem a franchi le cap de l’entraînement électrique de la distribution des éléments semeurs pour accroître la finesse des réglages, et donc la précision du semis avec laquelle les planteurs de betteraves ne plaisantent pas. Des cellules photoélectriques surveillent la chute des graines et la distance entre elles. La vitesse mesurée par un radar assure le contrôle de la densité de semis. Autres bénéfices d’un entraînement électrique et d’une communication Isobus : la coupure de rang – manuelle ou automatique si géolocalisation (contrôle de section) – et la modulation de la densité du semis deviennent possibles.
Monopill avec Geoseed
Chez Kverneland, le pendant du Méca V4 s’appelle Monopill, une autre gloire du semis à la distribution mécanique. Victor Souchet, qui suit les matériels de semis du constructeur, évoque de prochains essais du semoir qui devraient, à nouveau, confirmer ses qualités. D’une part, avec le groupe coopératif Cristal Union et, d’autre part avec l’Institut technique de la betterave (ITB). Le bio serait, entre autres thèmes, au programme pour répondre à la « question de la baisse des coûts du désherbage manuel et de l’intérêt de recourir au Geoseed », précise Victor Souchet. Cette technologie « synchronise la dépose des graines sur la largeur du semoir, et les allers-retours dans la parcelle grâce à leur lâchage au même moment par les disques ». L’inter-graine sur le rang ne varie pas. On peut semer un carré ou un rectangle parfait (45 x 45 cm ou 45 x 25 cm) afin de biner dans la longueur et la largeur grâce à un inter-graine régulier. Rien n’empêche de déposer la semence en quinconce – ou diamant – pour limiter la concurrence entre les plants. Tout cela étant réalisable grâce à une géolocalisation affinée, au centimètre près, par le système RTK de correction de la position satellitaire. Pour atteindre cette précision, le Monopill utilise un entraînement électrique de la distribution. « Cette configuration sur douze rangs, avec un double disque ouvreur, demeure la plus demandée », souligne Victor Souchet. Kverneland peut d’ailleurs se vanter d’une certaine expérience, le choix de l’électrique remontant à une trentaine d’années pour les semoirs monograines. À propos du Monopill, on rappellera qu’il reste proposé en six, huit, douze et 24 rangs avec un inter-rang de 45 ou 50 cm.
Le constructeur allemand introduit plusieurs améliorations sur son semoir monograine Matrix (12 et 18 rangs) pourvu d’une distribution mécanique entraînée électriquement. La machine accueille en option le système VRC (Variable Rate Control) pour effectuer un semis en suivant une carte de modulation de dose intra-parcellaire. Une protection contre les corps étrangers est désormais montée, de série, sur le dessus de la paire de disques ouvreurs. Le Matrix a aussi droit (option) à un disque ouvreur crénelé. En outre, les traceurs gagnent en compacité, ce qui est utile en lisière de bois ou pour réduire la hauteur de transport d’une machine de 18 rangs. Grimme annonce par ailleurs l’entrée à son catalogue d’une option de prédisposition à la fertilisation. À cet effet, une seconde poutre apparaît sur le châssis du semoir supportant, en particulier, des enfouisseurs à double disque montés sur une lame de ressort. Le semoir devient ainsi compatible avec la plupart des têtes de répartition disponibles sur le marché, qu’il s’agisse de fertilisation liquide ou solide.