Le Réseau Biodiversité pour les Abeilles (RBA) propose, dans un communiqué daté du 22 mars, « deux actions pour réconcilier la filière apicole et agricole », rendant ainsi publique, sa contribution à la définition du plan pollinisateurs porté par le gouvernement. Ces propositions ont été formulées afin d’améliorer l’alimentation des abeilles. « Pour être en bonne santé, les butineuses doivent bénéficier d’un bol alimentaire en pollen et en nectar de qualité et en quantité suffisante. Le maintien de leurs défenses immunitaires repose sur cet équilibre nutritionnel. C’est ce qui permet aux abeilles de mieux résister au parasitisme et de contenir les pathologies qui les menacent », explique le Réseau Biodiversité pour les Abeilles.
Les ZNT, un garde-manger pour les abeilles
Selon le Réseau Biodiversité pour les Abeilles, « 80 à 90 000 hectares doivent être transformés en garde-manger pour pollinisateurs » afin de garantir à 1,3 million de ruches françaises, une alimentation adaptée. Pour l’association, « les ZNT riverains (Zones Non Traitées) et les bandes enherbées peuvent être consacrées à cette mobilisation de l’espace agricole et rural au service de la biodiversité ». Il s’agit d’une alternative qui permettrait de ne pas réduire les capacités de production des agriculteurs. « La prise en charge de ce fleurissement utile de la France par les pouvoirs publics représente un effort de 4 millions d’euros par an », assure Philippe Lecompte, président du Réseau Biodiversité pour les Abeilles.
Pas de contraintes supplémentaires pour les agriculteurs
« Il faut naturellement encourager les partenariats entre apiculteurs et agriculteurs », déclare le Réseau Biodiversité pour les Abeilles dans le communiqué. L’autre proposition de l’association vise donc à garantir le respect des mentions abeilles actuellement en vigueur sans ajouter de contraintes supplémentaires pour les agriculteurs.
Car des contraintes supplémentaires sur les outils de production des agriculteurs risquent au final de faire disparaître les cultures dites mineures de nos territoires alors qu’elles constituent de précieuses ressources pollinifères et nectarifères pour les butineuses comme la féverole ou la luzerne.
« La démarche doit reposer sur le dialogue, la confiance et l’excellence. C’est pourquoi, les cas avérés de mauvaises pratiques agricoles devront être plus sévèrement sanctionnés. La recherche du gagnant-gagnant doit être la boussole de la relation apiculture/agriculture », précise Philippe Lecompte.