Le pétrole est sans nul doute le principal facteur influençant la hausse du sucre : le baril de Brent frôle désormais les 70 US$ dans un mouvement quasi continu depuis octobre dernier. Rien que sur le dernier mois, il a encore gagné 15 % !
Du côté des facteurs baissiers, il y a le raffermissement du dollar, notamment face à la monnaie brésilienne. Sa baisse de 9 % depuis le début de l’année plombe le cours du sucre.
D’ailleurs, les spéculateurs freinent leurs appétits. Ils étaient acheteurs nets de 7,4 Mt de sucre la semaine dernière, contre 8,2 Mt la semaine d’avant. Pourtant, les fondamentaux restent robustes pour tenir le marché : l’Organisation internationale du sucre (ISO) vient de publier un nouveau bilan mondial, estimant désormais que le déficit pour 2020-2021 sera de -4,8 Mt, contre -3,5 Mt dans son estimation précédente.
Finalement, les intervenants semblent se demander si la reprise montre des signes d’essoufflement, ou si l’on n’assiste pas à une simple pause avant un nouveau rebond. Et la réponse sera notamment dans la poursuite, ou non, de la tendance haussière du pétrole, et de son impact sur l’ouverture de la campagne brésilienne, dans un mois.
Car, pour les Brésiliens, l’intérêt pour le sucre, par rapport à l’éthanol, se resserre : aux niveaux actuels de l’éthanol, il faut vendre le sucre sur le marché mondial au-delà de 15-15,5 cts/lb pour que le débouché sucre soit plus intéressant. Voilà un premier support pour la tenue du marché. Mais quand on voit l’évolution des prix de l’éthanol brésilien, on peut se demander si cela ne va pas s’accentuer. Elle est, en effet, fortement haussière : sur la seule semaine dernière, l’éthanol a pris 7 % en Réal et +3 % en US$…
A suivre, donc, car si les Brésiliens s’avisent à allouer davantage de canne prévue à l’éthanol qu’au sucre, le bilan mondial s’en trouverait fortement modifié : lorsque Sao Paolo baisse d’un point l’allocation de sa canne au débouché sucre, 0,8 Mt de sucre disparaît du bilan mondial !