Le semis de betteraves requiert une préparation superficielle soignée

Pour niveler en un minimum de passages, il est fréquent de chercher « à faire de la terre ». Cette pratique entraîne une humidité irrégulière du lit de semences qui cause des soucis de levée au printemps.

Ce phénomène est amplifié par l’augmentation de la puissance de traction, qui par le passé, était le principal facteur limitant la profondeur de travail. Or, la réussite de la levée est meilleure quand toutes les graines sont positionnées sur un fond de semis ferme et qu’elles sont recouvertes de 2 à 2,5 cm de terre fine assez resserrée.

Une préparation à une profondeur de 5-6 cm maximum est ainsi un gage de réussite de l’implantation. En cas de double passage, le second ne doit, en aucun cas, être plus profond que le premier. Le travail trop profond est déconseillé. Il génère souvent un manque de rappuyage du lit de semences. Les graines sont alors potentiellement mal plombées. En cas de sec après le semis, cela engendrera une mauvaise levée.

Ce travail trop profond peut être à l’origine d’un manque de dents au mètre linéaire de l’outil. En effet, pour gommer l’effet faible du nombre de dents, la profondeur de travail est augmentée (dans l’idéal, l’effet râteau est obtenu avec un nombre de 12 à 13 dents par mètre travaillé).

Enfin, en cas de labour dressé, il est recommandé de réaliser un pré-nivellement avant l’hiver.

Réduire les délais entre les opérations de préparation et de semis

Dans des conditions similaires à 2020 (sols durs et vent desséchant), il est indispensable de synchroniser la cadence de préparation et la cadence de semis ! En effet, plus ce délai sera court, moins le risque de semer dans le sec sera important.

En règle générale, les premiers semis, parfois réalisés en conditions légèrement limites d’humidité du sol, ne sont pas les plus problématiques pour la germination des graines. Dans ces conditions, c’est le ressuyage du sol qui décide de l’intervention de semis.

En cas de sol un peu desséché, il est indispensable de faire travailler les chasse mottes du semoir. En enlevant 1 ou 2 cm (voire plus) de terre sèche en surface, le fond du soc aura plus de probabilité de travailler sur le fond de préparation. Le fond d’un soc de semoir à betterave ne réalise qu’un sillon de 4 à 5 mm de large, afin de placer la graine dans les meilleures conditions pour sa germination.

Expertise : Les doubles levées : un frein à la productivité

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En 2020, de nombreuses parcelles ont présenté des doubles ou des triples levées (jusqu’à 40 % des parcelles en Seine-et-Marne et dans l’Aisne), avec un décalage de levée de 3 à 4 semaines. Les conditions desséchantes avec un vent d’est ont compliqué la préparation de sol et la sécheresse qui a suivi a accentué les conséquences des levées hétérogènes.

Le décalage de semis (ou de levée) de 4 semaines provoque une baisse de rendement de 11 % en conditions non limitantes (voir graphique présenté ci-dessus). Mais les levées hétérogènes sont aussi un frein à la productivité car elles compliquent toutes les interventions culturales suivant le semis :

  • Le placement des désherbages chimiques est difficile. Les stades variés rendent difficile le choix des produits et de la dose. Le risque est une phytotoxicité sur les deuxièmes levées et une efficacité globale du désherbage plus faible.
  • Le désherbage mécanique est également délicat car il s’agit de trouver le bon réglage suffisamment agressif pour les betteraves les plus développées, mais pas trop pour les plus petites.
  • Les doubles levées compliquent le positionnement des aphicides en végétation, en l’absence de traitement de semences. En effet, les deuxièmes levées ne seront pas protégées par les premiers traitements et seront donc plus sensibles à la jaunisse.

Une préparation de sol adaptée au printemps, ou à l’automne suivant les types de sol, limite le risque de double levée. L’irrigation est par contre la seule solution curative, une fois le semis effectué.