La polyvalence des machines reste le maître-mot, vérifiée sur le terrain, chez les constructeurs d’outils de travail du sol. Par souci de maîtrise des coûts d’investissement et d’organisation du travail dans les exploitations agricoles. En 2020, Maschio Gaspardo s’est fendu de deux évolutions significatives sur ses déchaumeurs. Le constructeur italien a dévoilé une nouvelle version, nommée Hydro, de son outil combiné disques et dents Dracula. « Hydro », parce que des vérins hydrauliques se substituent à la traditionnelle sécurité à double ressort. La machine passe mieux, en particulier sur les terrains difficiles avec, grâce aux vérins, jusqu’à 900 kg de charge constante sur les dents contre 700 kg avec les doubles ressorts. De la sorte, les variations de profondeur de travail dans une parcelle – réglable hydrauliquement de 8 à 30 cm – disparaissent. Pour le reste, le point fort du Dracula reste inchangé. « Il effectue quatre actions en un seul passage. Il déchaume, aère le sol, le structure et le nivelle pour préparer le lit de semences », détaille Tanguy Moriceau, chef de produits chez Maschio Gaspardo.
Les dents de Dracula
À l’avant du déchaumeur, une double rangée de disques crénelés (610 mm de diamètre, 6 mm d’épaisseur, 22° d’angle d’attaque) déracine les résidus de culture, les coupe et les mélange avec la terre. Cette action aère le sol ; dans les climats froids, l’opération accélère également son réchauffement. Au centre de l’outil, les dents déchaument la partie la plus profonde et la plus compacte du sol tout en re-mélangeant le mulch en surface. Puis, à l’arrière, des disques de nivellement inclinés éliminent les éventuels interstices laissés par les dents et un rouleau de 600 mm de diamètre ferme la marche. Les différentes parties du Dracula se règlent indépendamment les unes des autres. Ce déchaumeur est disponible dans une version avec un essieu à freinage pneumatique ou hydraulique en double ligne. Il bénéficie, depuis novembre 2020, pour un déplacement sur la route, de l’homologation européenne (Mother regulation). À côté, la dernière et la plus imposante version du Veloce du constructeur italien, le 700, est un outil à disques traîné pour un travail rapide et superficiel (12-15 km/h, à 10 cm de profondeur) sur une largeur de 7 m – puissance requise à la traction à partir de 240 ch. Le principe des disques veut qu’ils réduisent l’inversion des couches sur les dix premiers centimètres de profondeur, d’où une augmentation de la substance organique à la surface. Dans les faits, le Veloce s’affirme comme « le déchaumeur idéal pour détruire les couverts végétaux lorsqu’il est équipé d’un rouleau frontal. En un seul passage, il les élimine et il déchaume », complète Tanguy Moriceau. Autre exemple, dans le cas des tiges de colza ou de maïs, leur broyage passe aux oubliettes. Un petit coup de Veloce et elles sont détruites et enfouies en même temps dans le sol. La machine se caractérise par un châssis repliable (semi-porté ou traîné), deux rangées de disques (520 mm de diamètre) espacées de 800 mm. Plusieurs rouleaux sont disponibles pour consolider le sol, entre autres un nouveau double rouleau en U.
L’hybride Koralin
Valeur sûre de Lemken, le Koralin élargit « le champ d’application du déchaumage », affirme le constructeur allemand. Cet outil hybride, bon exemple de polyvalence, nivelle le sol et incorpore les cultures dérobées grâce à des disques (510 mm de diamètre) et à des dents à soc en patte d’oie (large de 35 cm). Les disques, travaillant verticalement sur deux rangées, créent un profil aéré du sous-sol et empêchent les socs de former une semelle ; les dents sur trois rangées coupent les racines des mauvaises herbes ou des cultures dérobées à une profondeur de 2 à 10 cm. Le contrôle de la profondeur s’effectue à l’aide de roues d’appui. Pour un désherbage plus efficace, une herse à plusieurs rangées peut remplacer un rouleau. Depuis 2020, Lemken propose le Koralin dans des largeurs de travail de 6,60 m et 8,40 m.
Lemken équipe son outil « trois-en-un » Karat 9, à la fois cultivateur, déchaumeur et scalpeur, d’un soc Delta Cut afin d’effectuer un travail du sol superficiel à une profondeur allant jusqu’à 5 cm. Une goupille à enlever suffit, selon le constructeur, pour passer d’une configuration de soc à une autre – huit possibilités, entre autres à ailette ou étroit. Avec le soc en patte d’oie Delta Cut, le Karat 9 devrait pouvoir exprimer tout son savoir-faire lors d’un premier déchaumage ou bien dans l’incorporation, au printemps, des cultures dérobées d’hiver grâce à son action de scalpage. Le travail superficiel des socs intervient avec un inter-rang moyen de 28 cm et sur une largeur de 35 cm, avec un agencement symétrique des éléments qui doit limiter les contraintes latérales. Derrière les dents, des disques concaves assurent un second mélange terre-paille et un nivellement, suivis par un rouleau de rappui. Lemken précise que les Delta Cut sont disponibles dès à présent et qu’ils peuvent bénéficier d’un revêtement en carbure qui multipliera par cinq leur durée de vie. Le Karat 9 se présente dans les largeurs de travail de 3 à 7 m (porté fixe, semi-porté, à repliage hydraulique).