Bien qu’il ait effectué toute sa carrière dans l’informatique, François Thiérart connaît bien l’univers de la betterave sucrière : « Mon grand-père et mon père étaient fabricants de matériel betteravier », souligne-t-il. « C’est avec mon frère Jean-Baptiste, lui-même concessionnaire agricole, que j’ai créé MyEasyFarm ». Cette société, installée à Reims (Marne), apporte des solutions pour simplifier les échanges de données entre l’ordinateur de l’exploitation et le tracteur ou les différents outils attelés.
L’aventure débute en 2017. À l’époque, c’est le boom des capteurs de rendements sur moissonneuses et les outils d’analyse de sols se multiplient. Les constructeurs développent des pulvérisateurs, des épandeurs d’engrais et des semoirs capables de moduler en continu les apports. Mais malgré l’arrivée de consoles toujours plus performantes, tous les matériels ne communiquent pas facilement entre eux. D’où l’idée de créer cette plateforme.
De nouveaux outils sur smartphone
« Grâce aux interfaces spécifiques de MyEasyFarm, l’agriculteur crée plus facilement des cartes de préconisations transférées sans difficulté vers son matériel, sans clé USB ni outil de conversion d’un format à un autre », ajoute François Thiérart. « Dans le sens inverse, notre offre simplifie également la récupération des données des chantiers réalisés : date et heure de passage, vitesse de déplacement, surface travaillée, dose apportée, … L’agriculteur valorise plus facilement ses précieuses informations de traçabilité ». La start-up vient d’ailleurs de présenter deux nouveaux outils. Le premier se nomme Driver et s’installe sur le téléphone mobile du chauffeur. Étant connecté à la plateforme MyEasyFarm, il peut servir à moduler les doses appliquées en jouant le même rôle qu’une console embarquée. L’application enregistre aussi les informations relatives au chantier et les renvoie sur la plateforme. La seconde innovation se nomme Contract et intéresse spécifiquement les Entrepreneurs de travaux agricoles (ETA). Avec cette application, tout s’enregistre sur le portable des chauffeurs et il n’y a alors plus besoin de remplir des bons d’intervention en papier.
L’agriculteur reste bien entendu le seul propriétaire des données de son exploitation. Depuis la plateforme MyEasyFarm, il peut les partager comme il le souhaite avec d’autres acteurs de la filière, comme sa coopérative. MyEasyFarm revendique plusieurs centaines d’utilisateurs en France et en Europe de l’Ouest (Italie, Espagne et Belgique). La start-up vise plusieurs milliers d’utilisateurs en Europe et en Amérique latine (Brésil, Argentine), d’ici 3 ans. Elle mène actuellement une levée de fonds pour financer ce développement.