Signe qu’il ne faut pas désespérer, Kuhn continue d’avancer sur un « marché des charrues en très légère reprise », confesse Cyrille Poinsignon, responsable du support clients à Châteaubriant (Loire-Atlantique). Le constructeur met « au tarif cette année » une Multi-Leader XT, outil semi-porté monoroue en pré-série en 2020. Cette charrue, hors-raie ou dans le sillon, réservée à de gros tracteurs de 300 à 400 ch (puissance maximum) et à la réalisation de chantiers importants, peut porter 7, 8 ou 9 corps avec une poutre de 180 par 180 mm. Elle intervient sur des largeurs de coupe de 35 à 50 cm avec un dégagement sous-âge de 80 cm et de 101 cm entre les corps. Sur cette machine, la séquence est hydraulique entre le relevage et le retournement. D’autre part, du côté des charrues portées réversibles, dans la gamme des Master – cinq modèles de 2 à 7 corps portant chacun un chiffre égal au carré de la poutre pour les distinguer : 103, 113, 123, etc. –, Kuhn a introduit un outil d’un concept différent. La Master L – les chiffres disparaissent pour bien souligner qu’il s’agit d’une autre machine – se caractérise par un réglage séparé du déport et du dévers, par un peu plus d’hydraulique et par une communication Isobus avec le tracteur. Dernière en date des évolutions de ces charrues, la Multi-Master L est un outil à largeur multiple avec 4, 5 ou 6 corps (de 200 à 300 ch à la traction) et deux vis à desserrer pour changer la largeur de coupe (14, 16, 18, 20 pouces). Temps requis pour l’opération : trois heures, quand même. Sur la charrue, l’angle de bâti se règle, ce qui est un bien pour la consommation de carburant. Trois avant-trains sont disponibles. En standard, l’attelage s’effectue avec des mains fixes. Mais il existe un mode (Easy Drive) où le passage de la position « travail » à celle de transport s’effectue sans toucher au troisième point, et un système avec une suspension intégrée (Opti Drive). Outre la simplification de la bascule travail / transport, les retournements de la machine sont amortis et la protection du tracteur et de la charrue est assurée quand elle est transportée. Comparaison faite avec la Vari-Master L à la largeur de travail variable, plus chère de 10 % environ à l’achat, la Multi est indiquée sur des terres homogènes. A l’opposé, « en présence de veines d’argile ou s’il y a des bouchons créés par des résidus végétaux, il faut une Vari. Elle se dégage des bouchons en ouvrant l’écartement entre deux corps », assure Cyrille Poinsignon qui la donne aussi gagnante dans les pentes pour optimiser la puissance du tracteur. « La Vari fera la montée en quatorze pouces et la descente en seize sur un terrain vallonné ».
Travail « brabant »
Sur le choix d’un outil en fonction du sol, Eric Bugnot a bien sûr son idée. « Dans la Marne, sur des terres blanches, nous conseillons des corps à 45° – angle formé par le contre-sep et la lame de la charrue –, ou même des corps en plastique, quand la terre est collante. Ailleurs, sur des argiles, il faut des 37° », affirme Eric Bugnot, dirigeant de l’entreprise établie dans la Haute-Marne et dans la Meuse. Bugnot construit depuis des temps immémoriaux une Rapidlab pour les grandes cultures qu’il a toujours fait évoluer. Cette charrue réversible portée hors-raie de 6 à 12 corps, typée mini-labour, opère à environ 15 cm de profondeur et existe en deux versions de châssis. Elle permet un travail « brabant » avec des corps de 13 pouces (33,30 cm) sur une largeur de travail de 2 à 4 m. Bugnot propose, en option, des rasettes pour bien enfouir les résidus de récolte. Le système de retournement avec pignon, chaîne et une fusée de 140 mm de diamètre, s’avère costaud. Selon le constructeur, l’intérêt des corps de 13 pouces est de limiter la puissance requise à la traction et de faciliter la reprise du labour. La charrue enfouit la matière organique à une faible profondeur, d’où le maintien de l’humus à la surface et, en principe, un recours moindre à la chimie dans la parcelle. Un tracteur d’au moins 150 ch est nécessaire pour tirer une Rapidlab.
Amazone étoffe sa gamme de charrues semi-portées monoroues avec l’arrivée d’un outil équipé de 8 corps et de la version de sécurité anti-pierre non-stop hydraulique Protec. En réalité, la nouvelle Hektor 8-1000-S s’installe à côté de l’Hektor 8 déjà existante, mais pourvue d’une sécurité avec boulon. L’intérêt majeur du système non-stop hydraulique Protec, explique Amazone, réside dans la présence d’un accumulateur disposé au plus près du vérin et dans un effort qui, à la pointe, demeure dégressif tout au long du processus de déclenchement. Plutôt costaude, de facture très germanique, la petite dernière du constructeur allemand possède un entre-pointe standard de 100 cm. « Sa cinématique couplée à des boules d’azote », souligne le constructeur, « contribue à la stabilité de la machine lors de son retournement ». Comme les autres Hektor, la 1000-S a droit aux mêmes rasettes, disques de découpe et types de versoir. Les châssis extensibles restent disponibles, en particulier dans la version 7+1 de l’outil. La nouvelle charrue est réservée à des tracteurs jusqu’à 260 ch.