Avec un rendement de 42 tonnes hectare, il faut remonter à 1969 pour un pareil constat en région Centre-Val de Loire. L’excès de précipitations hivernales et le manque d’évolution des labours, en sol argileux comme limoneux, ont compliqué la préparation du lit de semences. La présence importante de mottes et l’absence de pluie pendant quatre semaines après le semis ont provoqué des levées échelonnées. Ce retard de levée a handicapé le potentiel de la culture chez les 30 % de non-irrigants qui ont dû attendre le retour des pluies, début mai, pour installer plus de 50 % de la population finale.
Le choix variétal : une priorité absolue
Le choix variétal pour lutter contre la forte pression rhizomanie est primordial. L’utilisation des variétés à forte pression rhizomanie (FPR), en terrain infesté, permet un gain de rendement significatif (10 % en moyenne). En 2020, l’interaction rhizomanie-jaunisse a certainement exacerbé les différences par rapport aux variétés non FPR. Ces dernières, en plus de leur excellent comportement rhizomanie, peuvent dorénavant sécuriser le rendement en présence de cercosporiose, pour les arrachages effectués après le 20 octobre.
Le charançon Lixus juncii, apparu en 2019, a poursuivit son expansion. Les parcelles infectées restent majoritaires à l’est avec une dispersion vers le sud-ouest.
L’arrivée précoce et massive de pucerons verts au stade cotylédons n’a pas permis une efficacité suffisante des deux seules solutions disponibles (Teppeki et Movento) quels que soient la précocité et le nombre d’interventions. La jaunisse est apparue mi-mai sous forme de foyers et s’est généralisée rapidement à la totalité des parcelles.
Avec la généralisation de la jaunisse et la faible croissance mesurée en juillet, l’efficience de l’irrigation conduite à l’aide de l’outil d’aide à la décision « Irribet », au cours du mois d’août, a été fortement contrariée. Il n’apparaissait pas utile de poursuivre l’irrigation en août, contrairement à une année normale.