Les conditions climatiques de l’année 2020 ont engendré une accumulation de facteurs limitants pour la culture, provoquant une chute de rendement historique.
La qualité de l’implantation est déterminante pour le potentiel de rendement. Or, le dessèchement rapide du lit de semences a provoqué des levées échelonnées pour 20 % des parcelles. La durée de végétation a été affectée d’un mois dans les zones concernées et l’hétérogénéité des populations a occasionné des difficultés pour la conduite du désherbage et de la protection à l’égard des ravageurs. Ce contexte souligne la nécessité d’adapter les travaux de préparation de sol aux conditions pédoclimatiques et confirme l’intérêt de semis précoces et rapides. Une adaptation des stratégies de désherbage a été nécessaire face aux échecs rencontrés pour le contrôle des graminées. En complément d’une gestion rotationnelle, différents leviers sont validés au sein de l’expérimentation : l’augmentation des doses d’utilisation de produits et d’adjuvants, l’association de différents modes d’actions herbicides et le positionnement optimum des interventions.
Une pression bioagresseurs dépendante du climat
La lutte contre les ravageurs est délicate mais essentielle au maintien de la productivité. Au niveau des pucerons, l’efficacité des solutions aphicides a été insuffisante en 2020 pour contenir l’invasion massive enregistrée au printemps.
Elle a néanmoins permis de limiter l’expression des jaunisses virales.
La progression du charançon Lixus juncii est inquiétante. Des travaux de recherche sont initiés pour appréhender cette évolution et obtenir des moyens de lutte efficaces.
Les chenilles de teignes ont profité de la précocité et de l’intensité du stress hydrique. Une application insecticide au seuil de risque renouvelée après huit jours a été indispensable pour maintenir une efficience du feuillage et réduire le risque face au Rhizopus.
Enfin, la gestion de la cercosporiose reste une priorité pour la région.
La sécheresse 2020 a inhibé le développement estival des maladies, mais le retour d’humidité à l’automne a entraîné une augmentation de la pression et mis en évidence, une nouvelle fois, l’utilité de la tolérance variétale.