Le réseau de surveillance mis en place par la filière et les observations du Bulletin de Santé du Végétal (BSV) indiquent, dans certaines parcelles, jusqu’à 100 % de betteraves touchées par des pucerons verts à fin avril, à la faveur des conditions climatiques chaudes à cette période. Les plantes sont alors colonisées par dix à quinze pucerons verts aptères.
Les pucerons noirs (Aphis fabae) sont quant à eux très peu présents pendant tout le printemps.
Les premières notes d’informations envoyées dès le 20 avril dans les régions betteravières situées les plus au sud indiquaient alors des seuils de traitements (10 % de plantes infestées) atteints, et même largement dépassés. Le 22 avril, une grande partie du territoire betteravier français a atteint le seuil du premier traitement.
A partir d’avril, les traitements aphicides s’enchaînent tous les quinze jours, jusqu’à fin mai. Les résultats sont généralement très décevants puisqu’ils ne permettent pas de redescendre sous les seuils de traitement. Ainsi, la pression puceron est très forte tout au long du mois de mai.
Toutefois, certaines parcelles du Nord-Pas-de-Calais et de Normandie sont nettement moins touchées. Les colonisations de pucerons verts n’y dépassent pas les seuils de traitement et les produits aphicides y obtiennent des résultats significatifs. Malheureusement ces parcelles sont trop peu nombreuses.
Les premiers symptômes de jaunisse sont observés dès la fin mai sous formes de betteraves isolées et/ou de petits foyers qui se généralisent rapidement à l’ensemble des betteraves, au sein d’une même parcelle.
Ces symptômes de jaunisse bloquent la croissance des racines dès le début de l’été. Et si les conditions sèches de juin, juillet et août ralentissent l’évolution de la gravité (surface foliaire touchée), le retour des pluies en septembre l’a fait de nouveau progresser dans la Marne, les Ardennes, les Hauts-de-France, la Normandie et en Alsace.
Les analyses de prévalence réalisées par l’ITB, au pôle betteravier du Griffon à Laon (02), indiquent la présence en très grande majorité de jaunisse grave, puis de jaunisse modérée et même très ponctuellement de la mosaïque.
L’année se caractérise par :
- un phénomène de multi-infections (présence de deux à trois virus dans une même betterave),
- une présence de plantes asymptomatiques dans un premier temps, mais avec une charge virale mesurée.
Les pertes de rendement mesurées par l’ITB dans les parcelles où des betteraves jaunes et vertes coexistent sont de 25 % en moyenne, avec des variations de 10 à 48 %.