Propreté des parcelles de betteraves en fin de désherbage
Chaque année, les délégations régionales de l’ITB expertisent l’état de propreté des parcelles de betteraves en fin d’été. Cet état des lieux renseigne de façon précise sur la qualité du désherbage du printemps. Cette année, plus de 6 000 parcelles ont été notées. 77 % des parcelles sont propres (désherbage très satisfaisant ou satisfaisant) (figure 1) contre 23 % de parcelles présentant un désherbage moyen ou insuffisant en moyenne nationale (15 % des parcelles étaient dans ces catégories en 2019). Ce bilan est moins bon que la moyenne des cinq dernières années, avec un taux de désherbage satisfaisant inférieur à 80 %.
Principales adventices non maîtrisées et causes d’échecs
Le chénopode reste l’adventice la plus présente dans les parcelles sales (une parcelle sur deux en 2020). Sa fréquence est du même niveau que celle des années 2011 et 2017 (figure 2). Le point commun de ces deux années avec 2020 étaient d’être des années sèches. Deux autres adventices ressortent des observations : ce sont les chardons-laiterons et les graminées. Ces adventices restent difficiles à contrôler dans les betteraves ; elles doivent être gérées dans la rotation. Le mode d’observation des parcelles ne rend pas compte d’adventices pourtant bien présentes, et difficiles à maîtriser, comme les renouées des oiseaux et les atriplex.
Des conditions climatiques défavorables aux produits racinaires, un arrêt trop précoce des traitements avec un dernier traitement parfois non réalisé ou des utilisations de bineuse encore insuffisantes, par manque de matériel ou de temps disponible, sont les principales causes d’échecs.
Cette année 2020 a été caractérisée par des conditions de levées très difficiles avec de nombreuses parcelles qui ont levé en deux fois, en moyenne sur 25 % des surfaces betteravières nationales et jusqu’à 40 % dans certains départements. Ces problèmes de levées ont retardé l’utilisation de produits comme le Safari ou le Centium 36 CS qui sont particulièrement bénéfiques en conditions de faible humidité. Ces doubles levées ont également retardé l’utilisation du désherbage mécanique sur le rang.
Enfin, les conditions de végétation de l’année 2020 ont été marquées par le manque d’eau conjugué à la jaunisse virale, avec un ralentissement de la croissance du couvert et une défoliation estivale favorables aux relevées d’adventices. Ces adventices ont donc pu profiter de la lumière pour poursuivre leur croissance, et c’est notamment le cas des chénopodes.
Conseils pour 2021 en cas de conditions sèches
Le désherbage de la betterave demeure une opération qui nécessite une grande attention afin de limiter la concurrence directe des adventices, de réduire les risques de perturbation de travaux de récolte ou de transformation en usine, ou encore d’éviter une augmentation du stock semencier dans les parcelles.
Si, comme en 2020, des conditions sèches lors du désherbage sont observées, les conseils suivants seront à appliquer :
Augmenter les doses de produits de contact,
Conserver les doses repères de produits racinaires,
Augmenter la dose d’huile de 0,5 l/ha à 1 l/ha,
Associer des produits moins dépendants des conditions climatiques comme le Safari ou le Centium 36 CS.
Appliquer les mélanges avec des conditions proches de l’optimum : absence de vent et bonne hygrométrie, supérieure à 60 %.
Intégrer systématiquement le désherbage mécanique dans la stratégie de désherbage.
Les produits à base de desmédiphame et de chloridazone sont désormais PPNU (Produits Phytosanitaires non Utilisables).