Les industriels de la protection des plantes veulent accentuer leurs efforts en matière d’agroécologie. C’est un des objectifs de la feuille de route à horizon 2030 présentée le 20 janvier par l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP), lors d’une conférence de presse. Avec ses dix-neuf sociétés adhérentes représentant 96 % du marché français des produits phytosanitaires en valeur, elle souhaite ainsi épauler les agriculteurs dans leurs pratiques d’agriculture durable et accélérer le déploiement des innovations « en préservant les écosystèmes et les ressources naturelles ». Parmi les autres objectifs, le maintien en Europe d’un tissu de recherche, d’innovation, de fabrication et de mise sur le marché de solutions de protection des cultures. « Nous souhaitons être davantage dans l’anticipation des enjeux environnementaux et dans le dialogue avec les toutes les parties prenantes », a déclaré Bruno Baranne, le président de l’UIPP. « Notre ambition est européenne. Gardons le diapason avec l’Europe et ne faisons pas bande à part », a insisté de son côté Eugénia Pommaret, la directrice générale de l’UIPP.
14 milliards d’euros investis
Pour parvenir à ces objectifs, 14 milliards d’euros vont être investis au niveau européen par les acteurs de la protection plante. Dix seront consacrés aux outils d’avenir tels que le digital, la robotique ou encore les biotechnologies, afin d’envisager de nouvelles méthodes d’application plus ciblées grâce, par exemple, à l’utilisation de drones. De plus, une enveloppe de 4 milliards d’euros sera destinée au développement de solutions de biocontrôle. Ce secteur est d’ailleurs en plein développement. La part des produits de biocontrôle dans les ventes de produits de produits de protection des plantes en France est passée de 6,9 % en 2010 à 21,6 % en 2019, selon l’UIPP. Dans le même temps, le chiffre d’affaires global du secteur de la protection des plantes a diminué de 5,5 % en France en 2019 pour atteindre 1,87 milliard d’euros. Les volumes de vente de substances actives ont diminué de 23,8 % sur un an pour atteindre 52 347 tonnes en 2019.