En petite quantité, les oligo-éléments remplissent un rôle indispensable pour la croissance et la santé des plantes, de même que les méso-éléments, le soufre et le magnésium. L’analyse de sol permet d’anticiper les déficiences, mais il faut aussi surveiller les symptômes visuels.
Plusieurs défauts de nutrition peuvent se déclarer sur le blé. Le déficit en soufre (S), qui entraîne un jaunissement, survient souvent après de fortes pluies en hiver. Il se détecte aussi par l’analyse de sol, tout comme le déficit en magnésium (Mg). Si aucun apport de S ou de Mg n’a été fait l’hiver en sol appauvri, un rattrapage foliaire est possible si la carence survient en fin de tallage. La carence en cuivre ou en manganèse sur céréale peut être évitée par une pulvérisation foliaire de l’oligo-élément avant le stade « épi 1 cm ».
Décoloration entre nervures
Le colza est sensible au manque de soufre et, dans certains sols, de molybdène et de bore. Face à une décoloration entre les nervures, signalant une carence en S, il est conseillé de pulvériser aussitôt du sulfate d’ammoniaque à la dose de 100kg/ha, dilué dans 500 litres d’eau. En sol appauvri en S, même sans symptôme visible, un apport préventif de 75 kg/ha de sulfate (SO3) ou d’engrais organique est conseillé en début de montaison. La carence en molybdène, reconnaissable par des feuilles qui s’incurvent, survient surtout dans les sols sableux et acides. L’apport foliaire de 50 g/ha de molybdène se cale alors à la reprise de végétation. À cette époque, on peut corriger aussi une carence en bore, qui concerne surtout les sols argilo-calcaires.
En ce qui concerne les pommes de terre, le phénomène de chlorose, avec jaunissement entre les nervures, est le plus souvent dû à un manque de magnésium. Dans les sols peu acides à risque de carence, un apport avant la culture de 30 à 50 kg/ha d’oxyde de magnésium (MgO) est conseillé, avec des engrais magnésiens sous forme de sulfate, de chlorure et de nitrate. Dans les sols acides, un amendement calco-magnésien (dolomie, chaux magnésiennes) permet de couvrir les besoins. Si des symptômes apparaissent lors de la croissance de la pomme de terre, il faut compléter par un apport, soit au sol (20-40 kg/ha), soit foliaire.
Le maïs est très sensible à la déficience en zinc, reconnaissable à des stries jaunes entre les nervures des feuilles, dès le stade 6-8 feuilles. Le lin de printemps se montre aussi sensible au déficit en zinc, qui ralentit sa croissance. C’est sur les sols calcaires ou sableux qu’un blocage du zinc peut survenir, ainsi que dans des sols à pH supérieur à 7,5. En général, l’enrobage des semences de lin avec du zinc suffit à une nutrition correcte. À défaut, la carence peut être évitée en appliquant du sulfate ou du chélate de zinc au stade cotylédons-premières feuilles apparentes du lin.