Selon le NEPG (Groupe de Producteurs de Pommes de terre du Nord-ouest européen / North-Western European Potato Growers), beaucoup d’incertitudes planent vis-à-vis de la campagne de pommes de terre en cours. Le NEPG ne « s’attend pas à des changements majeurs du côté de la demande du marché dans les prochaines semaines », a-t-il déclaré dans un communiqué daté du 15 décembre 2020. La pandémie due au Covid-19 a provoqué la réduction de la demande de pommes de terre libres de la part de l’industrie de la transformation. Les prix sont à un niveau très faible. Cette industrie travaille de 80 à 90 % de sa capacité habituelle. La situation sera probablement maintenue jusqu’à la réouverture de l’Horeca européenne et des exportations hors Union européenne.
Début 2021, les producteurs et les transformateurs européens négocieront les contrats pour la saison 2021-2022 et le NEPG craint une possible baisse des contrats proposés. Le groupement de producteurs accentue ses appels initiaux à réduire les superficies de 15 %, pour viser désormais une baisse de 20 %.
Le stockage est devenu plus coûteux
La Belgique, l’Allemagne, la France, les Pays-Bas et les Grande-Bretagne, les cinq principaux pays producteurs de pommes de terre ont signalé des cas de germination dans les stocks. Cette saison est en effet la première où le CIPC n’est plus autorisé en tant qu’antigerminatif. Selon le NEPG, les solutions alternatives proposées aux producteurs apportent moins d’efficacité du fait des températures élevées de ces derniers mois, qui ont contribué à lever les dormances. Ces nouveaux antigerminatifs, par ailleurs, ne sont pas toujours disponibles en quantité suffisante, estime le groupement de producteurs.
De plus, « le stockage est devenu plus coûteux qu’il ne l’a jamais été. Les investissements dans les hangars, les frais liés aux alternatives au CIPC et le coût des traitements sont en partie responsables », estime le NEPG. « Une grande partie des pommes de terre libres ont déjà quitté les entrepôts ou partiront vers l’exportation, l’alimentation du bétail, l’industrie de l’amidon et le biogaz. Les conserver plus longtemps comporterait un risque au niveau de prix actuel », poursuit le communiqué.