« Nous retrouvons un niveau de rentabilité proche de celui que nous connaissions avant la fin des quotas, alors que les cours du sucre ont baissé depuis de 25 % », s’est félicité le 18 novembre, Alexis Duval, le président du directoire de Tereos. Sur le premier semestre (du 1er avril au 30 septembre) de son exercice 2020-2021, le groupe a vu son Ebitda bondir de 114 % à 237 millions d’euros, par rapport à l’exercice précédent. Pour Alexis Duval, cette performance est due à la croissance des résultats de l’activité Sucre Europe (98 M€ vs -4 M€ au S1 2019-20) qui a su « tirer parti de la reprise du marché du sucre et du dynamisme du marché de l’alcool » et la division Sucre International (98 M€ vs 76 M€ au S1 2019-20) grâce à une performance opérationnelle record au Brésil, malgré une conversion défavorable du real brésilien. La diversification menée depuis plusieurs années a également porté ses fruits. L’activité Tereos Sucre France ne pèse plus que 17 % de l’Ebitda du groupe en 2019-2020, contre 45 % sur 2012-2013.
Le plan de compétitivité Ambitions 2022 a par ailleurs permis de réaliser 25 M€ de gains d’Ebitda sur le semestre, portant à 100 M€ les gains cumulés depuis le début du plan, sur un objectif de 200 M€ d’ici 2022.
Malgré cette hausse sensible de la rentabilité opérationnelle, le résultat net du groupe reste dans le rouge : – 4 M€ au 30 septembre contre – 21 M€ un an plus tôt.
Réduction de la dette
Du côté de l’endettement, le groupe affiche également une nette amélioration. La dette nette du groupe a baissé de 253 millions d’euros par rapport à fin septembre 2019. Elle s’est établie à 2,480 milliards d’euros le 30 septembre 2020 (2,127 Mds€ hors stocks immédiatement commercialisables). Le groupe a pu s’appuyer sur 800 millions d’euros de nouveaux financements à moyen et long terme depuis le 31 mars, grâce à des prêts de banques brésiliennes, d’un prêt garanti par l’État (PGE) et d’émissions obligataires.
La fin de l’exercice pourrait cependant être plus difficile, en tout cas pour les activités françaises. « Il y aura un impact de la jaunisse virale. Nous avons revu nos rendements de betteraves à la baisse. De -12 % initialement, nous sommes aujourd’hui sur un recul de 23 % », souligne Alexis Duval. L’impact de la jaunisse sur les comptes devrait être de 40 millions d’euros : 20 millions cette année et 20 millions l’an prochain. Pour faire face à la baisse de production en sucre attendue, le groupe affirme avoir anticipé avec des stocks de produits finis. Il devrait aussi réduire la production d’éthanol en 2021 pour privilégier celle du sucre.
Malgré les difficultés actuelles de la filière en France, Alexis Duval reste confiant sur les semis de betteraves pour 2021. « Suite à notre annonce d’un prix minimum de 24,5 €/t pour la prochaine campagne, nous n’avons pas eu de retour significatif de coopérateurs demandant à réduire les surfaces », affirme-t-il.