Visiblement, les industriels réunis au sein du Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale (SNIA) prennent très au sérieux la question du soja importé du Brésil, importation qui fait l’objet d’attaques récurrentes de la part d’associations écologistes, comme Greenpeace, en raison de l’impact que cette production a sur la déforestation en Amazonie. « Il y a un engagement très fort de toute l’interprofession pour parvenir à zéro déforestation d’ici 2025 », a indiqué François Cholat, président du SNIA, lors d’une conférence de presse.
L’ensemble de l’alimentation animale pèse 20 Mt, avec 80 % de céréales produites en France. Mais 2,3 Mt de soja ont été importées du Brésil, dont la moitié proviendrait de zones déforestées. L’un des axes consistera à tracer, avec l’aide des importateurs, l’origine des produits, afin d’écarter ceux qui participent aux dégâts environnementaux. Mais il s’agit aussi de réduire les importations – ce qui est la tendance depuis dix ans – en augmentant la production française de protéines végétales. L’an dernier, le soja français a atteint 400 000 tonnes de graines, donnant 250 000 tonnes de tourteau de soja. Et la croissance de la production concerne l’ensemble de l’Europe.
Il faut également soutenir les productions de colza (3,3 Mt), de pois, de trèfle, de luzerne, et « renforcer l’autonomie des élevages ». Dans ce but, le SNIA entend donc profiter du plan protéines – 100 millions d’euros – prévu dans le plan de relance pour soutenir l’objectif de « souveraineté alimentaire », en présentant des projets qui y seraient éligibles. Reste que l’objectif va entraîner des surcoûts par rapport aux produits d’importation, et que nombreux sont ceux qui convoitent l’enveloppe du plan protéines. Celle-ci pourra-t-elle répondre à tous les espoirs qu’elle suscite ?