Au fur et à mesure que les arrachages se poursuivent – ils étaient réalisés aux deux-tiers mi-novembre – on découvre les ravages causés par les fortes attaques de jaunisse combinées à la sécheresse estivale. Les rendements sont catastrophiques, pires que ce que l’on envisageait en début de campagne.
La CGB table désormais un rendement moyen français final autour de 65 t/ha, mais ce chiffre ne sera peut-être même pas atteint, car la particularité de cette année est que les rendements ne progressent pas.
C’est du jamais vu. Habituellement les rendements et la richesse en sucre progressent au cours du mois d’octobre et jusqu’à fin novembre. L’ITB avance une explication : les feuilles sont tellement atteintes que la photosynthèse ne se fait plus. « La virose a créé une véritable perturbation métabolique dans la plante, bloquant la croissance ; personne n’avait de référence sur les conséquences d’un tel niveau de pression », explique le président de l’ITB, Alexandre Quillet.
Ces 65 t/ha attendus représentent 7 tonnes de moins que ce qui était prévu début septembre ! Et l’on découvre de plus en plus de champs au feuillage vert qui semblent finalement atteints par la jaunisse, comme dans le Pas-de-Calais, un département qui semblait relativement épargné.
Les rendements sont très hétérogènes et reflètent la carte des attaques de jaunisse régulièrement mise à jour au cours de l’été par l’interprofession (AIBS). Les résultats vont de 30 t/ha à Souppes-sur Loing (Seine-et-Marne) à 84 t/ha à Fontaine-le-Dun (Seine-Maritime). La sucrerie normande est la seule à atteindre sa moyenne de rendement quinquennale !
À la mi-novembre, le rendement moyen stagnait autour de 61 à 62 t/ha à 16°S, un chiffre inférieur de 27 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années.