Faute d’avoir pu le faire lors du Sial, Business France a réuni, le 22 octobre, le monde des exportations agricole et agroalimentaire françaises pour l’essentiel sur le web. L’occasion d’exposer le plan de relance gouvernemental destiné à doper le commerce extérieur hexagonal, lequel, déjà affaibli, subit fortement l’impact de la Covid-19. « Un tiers des entreprises agroalimentaires ont arrêté leurs activités export depuis la crise, c’est deux fois plus que la moyenne française », alerte Christophe Lecourtier, directeur général de Business France. « L’enjeu de la relance réside, notamment, dans le fait qu’aucun pays fort n’existe sans une agriculture forte », poursuit Julien Denormandie. Et le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation précise : « Nous avons autant besoin d’une agriculture de proximité que d’une agriculture d’exportation, sans laquelle il ne saurait y avoir d’agriculture forte. »
Le plan de relance export présenté par Franck Riester, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, dispose d’un budget de 250 millions d’euros, pas uniquement réservé à son volet agroalimentaire, qui est également abondé par Julien Denormandie. Ce dernier insiste sur deux mesures. Premièrement, la mise en place d’un “chèque relance export agro”, que son ministère va compléter financièrement, en le portant à 2 500 euros maximum pour une participation au pavillon France sur des salons internationaux. Secondement, la marque Taste France, après avoir été lancée sur un site de promotion grand public, va être aussi déclinée en B to B avec tastefranceforbusiness.com.
L’intelligence économique au premier plan
Le ministre y ajoute l’enjeu du « portage politique » par la diplomatie économique sur des dossiers d’actualité comme le Brexit ou le protectionnisme étasunien, ainsi que le renforcement de l’intelligence économique « en la démocratisant et en la simplifiant ». C’est déjà le rôle du guide Agro, où exporter en 2021 ? proposé par Business France, en intégrant une première analyse de l’impact de la pandémie de Covid-19.
L’intelligence figure d’ailleurs au premier rang du plan de relance export général du gouvernement, dont treize mesures transversales peuvent également s’appliquer aux exportations agroalimentaires. Elles prévoient, entre autres, le développement de moyens digitalisés pour l’accompagnement des exportateurs, le renforcement du recrutement de volontariat international en entreprise (VIE), de nouveaux soutiens de Bpifrance (notamment pour l’assurance prospection) ou encore des financements de projets par des prêts du Trésor public.