Difficile de ne pas remarquer le Cargo T955 de Fendt et sa cabine élévatrice haut perchée lors du dernier Agritechnica, en novembre 2019, à Hanovre (Allemagne). Ce chargeur télescopique, sorte de grande et puissante girafe mécanique de 12 t, capable de lever une charge 8,50 m au-dessus du sol, opère dans le segment “poids lourds” et “utilisations intensives”. Rien de surprenant, la machine a été développée dans le cadre d’une collaboration avec la société Sennebogen, fabricant allemand de grues portuaires et d’équipements de manutention pour l’industrie. Fendt voulait du solide pour des applications difficiles dans l’agriculture. C’est sans doute réussi, puisque, depuis cet été, le Cargo est présenté en France au cours de démonstrations organisées à la demande de clients potentiels. Une des originalités de cette machine est de parvenir à combiner, selon Fendt, les avantages d’un chargeur télescopique traditionnel – hauteur de levage, portée, châssis surbaissé, maniabilité, stabilité – et les performances d’une chargeuse sur roues dans la même catégorie de poids. Le Cargo offre une capacité de charge jusqu’à 5,5 t et une capacité de levage de 2,4 t à la portée maximale. Au point pivot, la force d’arrachement atteint 85 kN (kilo Newton). La cinématique de bennage/cavage du chargeur est en Z, avec une cabine qui peut s’élever jusqu’à une hauteur d’observation de 4,25 m. Fendt souligne qu’une élévation de 30 cm suffit à l’opérateur, qui n’est pas gêné par un tableau de bord, pour bénéficier de la vue à 360°, caractéristique des chargeuses à roues. Par ailleurs, le Cargo est animé par un quatre-cylindres de 4,5 l, qui développe 171 ch à 2 200 tr/mn. Sa vitesse maximale de déplacement est de 20 km/h (40 km/h, en option). Le système hydraulique affiche un débit de 200 l/mn. (pression de service à 310 bars). Le constructeur de Marktoberdorf, au pied des Alpes bavaroises, prévoit de nombreuses options. C’est le cas pour les pneumatiques (pour les sols stabilisés ou pour l’agriculture), les dispositifs d’attelage (chappe à verrouillage automatique), le crochet ramasseur et le frein de remorque (possibilité d’un système à air comprimé). Concernant la pesée, elle peut être dynamique pendant une opération de levage, autorisant un contrôle du poids sans interruption. Les informations sur la charge, le compteur et l’objectif de poids sont alors consultables sur un écran tactile de 5 pouces.

Nouvelle Torion

Par rapport aux chargeuses à roues auxquelles Fendt se réfère avec son Cargo, Claas propose, depuis cet automne, une nouvelle Torion 738 T Sinus. Outre qu’il s’agit d’une machine à pneus, elle se distingue par la présence d’un bras télescopique central, une cinématique en Z et une hauteur du point d’articulation du godet à 4,96 m. Le constructeur allemand annonce le transport « en toute sécurité sur un sol plat » d’une charge utile maximale de 2 300 kg (basculement à 3 800 kg), la chargeuse en braquage total et le bras complètement déployé. La fourche charge et empile jusqu’à une hauteur de 4,80 m, à 2,69 m de portée maximale, grâce à un débit hydraulique de 93 l/mn. Ce dernier peut être augmenté de 28 l/mn. (en option) si l’on travaille avec un broyeur, par exemple. La pression de service maximale est de 230 bars. Un circuit hydraulique double effet est disponible, comme équipement supplémentaire, à l’arrière, tandis que jusqu’à deux autres circuits peuvent être utilisés à l’avant de la machine. Claas garantit une stabilité à toute épreuve de la Torion grâce à une direction (Sinus), combinaison de l’articulation centrale et de l’essieu arrière directeur. Deux barres relient l’avant à l’essieu arrière, qui suit la direction demandée de manière synchronisée. La chargeuse profite également d’un système de gestion des tâches répétitives (Smart Loading) : hauteur programmée de levage et d’abaissement, retour automatique du godet, limitation de la charge dynamique, angle de bras de levage et de porte-outil. Les indications sont reportées sur un écran tactile de 9 pouces dans la cabine. Il faut préciser que la Torion est motorisée par un Yanmar de 73 ch muni d’un turbocompresseur.

Bientôt en France, un Merlo électrique

Merlo devrait commercialiser en France, avant la fin de cette année, sa gamme de chariots télescopiques électriques e-Worker. Cette série se compose de deux modèles, l’e-Worker 25.5-60, doté de deux roues motrices, et le 25.5-90, proposé avec deux ou quatre roues motrices. Un groupe motopropulseur électrique, conçu et développé par le bureau d’études du constructeur italien, à Cuneo (Piémont), assure le fonctionnement des télescopiques. Il affiche une puissance de 44 kW (60 ch) sur l’e-Worker 25.5-60 et de 66 kW (90 ch) sur le 25.5-90. La batterie embarquée fournit l’énergie nécessaire aux différentes fonctions du chariot : l’alimentation de sa pompe hydraulique (système Load Sensing/Flow Sharing) pour les mouvements du bras, et celle des moteurs électriques chargés de la traction et des déplacements. Merlo annonce une autonomie de huit heures pour ses e-Worker. Elle peut être augmentée jusqu’à vingt-quatre heures grâce à un dispositif de changement rapide de la batterie.