Les premiers arrachages confirment hélas ce que la filière redoutait. Les rendements sont mauvais. Ils sont même parfois catastrophiques. On parle de rendements allant de 10 à 40 t/ha ! Les racines sont petites et le taux de sucre très moyen, alors que nous sortons d’un été chaud et sec.
Aucune reprise de végétation n’est constatée dans les parcelles infectées par la jaunisse. « La situation continue de se dégrader et les symptômes de jaunisse s’amplifient encore dans les Ardennes et la Marne ainsi que, dans une moindre mesure, en Alsace, dans l’Aisne et dans la Somme, indique l’AIBS dans sa dernière note datée du 24 septembre. Seul le Nord-Pas-de-Calais semble préservé de cette progression des symptômes. » Les travaux de l’ITB attestent de phénomènes fréquents de double infestation virale, qui aggravent les conséquences de la jaunisse sur la productivité de la plante. L’ITB vient de donner sa première estimation grâce à son outil Prévibet : 11,4 t/ha de sucre (contre 13,9 t/ha pour la moyenne 5 ans) et 72 t/ha à 16°S de betteraves (contre 89 t/ha à 16°S pour la moyenne 5 ans). La baisse de rendement au niveau français est donc de 17 %. Mais il y a de grosses disparités : certains planteurs accusent une baisse de 70 % tandis que d’autres – ceux qui n’ont pas été touchés ni par la jaunisse, ni par la sécheresse – ont des rendements un peu meilleurs que leur moyenne quinquennale.
Cristal Union et Tereos ont décidé de repousser le démarrage de leurs usines dans les régions les plus atteintes par la jaunisse. « Les premiers arrachages montrent des rendements entre 40 et 55 t/ha en culture irriguée, soit la moitié du potentiel, et 25 t/ha en non irriguée avec des niveaux de richesse très moyens », indique Rémi Dumery, planteur dans le Loiret.
Effectués, en début de campagne, dans des conditions très sèches, les arrachages ont ensuite été fortement perturbés par les précipitations de fin septembre. La récolte de petites betteraves s’avère particulièrement délicate. Il faut trouver le bon compromis pour ne pas remonter trop de feuilles ou trop de collets.