Un article de notre partenaire européen Euractiv.
« Notre obsession est de donner une sécurité juridique aux agriculteurs. Nous disposons maintenant de fonds convenus et approuvés par les chefs d’État et nous ferons tout notre possible pour qu’ils puissent être mis à profit », a déclaré Julia Klöckner, la ministre allemande de l’Agriculture, à l’issue d’un Conseil des ministres avec ses homologues de l’UE, lundi 21 septembre.
La titulaire de ce dicastère en Allemagne – pays qui assure la présidence du Conseil de l’UE ce semestre – a cependant souligné que le feu vert pour la nouvelle politique agricole ne dépendait pas seulement de la Commission européenne ou de la présidence de l’UE, mais aussi des États membres et du Parlement européen.
Luis Planas, le ministre espagnol de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation, considère lui aussi qu’il est « possible » que les pays de l’Union parviennent à un tel accord en octobre. Celui-ci serait définitivement adopté au premier trimestre 2021, sous les auspices de la présidence portugaise de l’UE.
Des « doutes » sur l’accord commercial avec le Mercosur
Outre la PAC, les accords commerciaux de l’UE, et notamment l’accord de libre-échange UE-Mercosur, ont également été discutés lors de ce Conseil des ministres.
La ministre allemande de l’Agriculture a fait savoir qu’elle était opposée à la ratification de ce pacte.
« Je ne veux pas faire avancer cet accord », a déclaré Julia Klöckner, qui a souligné que l’Allemagne avait « quelques doutes » au vu des événements qui se déroulent au Brésil, où de vastes forêts sont converties en terres arables.
Elle a également indiqué qu’elle comprenait « l’inquiétude » des agriculteurs européens et a assuré que l’objectif était de « protéger nos normes de qualité ».
La propagation de la peste porcine, dont les cas se multiplient au sein de l’UE, était également à l’ordre du jour de la réunion.
Janusz Wojciechowski, le commissaire européen à l’agriculture, a déclaré qu’il s’agissait d’une situation « très grave », suivie de près par Bruxelles.
Il a expliqué qu’en six ans, l’UE avait perdu près de la moitié de ses élevages porcins. Ceux-ci sont passés de 2,6 millions en 2010 à 1,4 million en 2016, en partie à cause de cette maladie. Selon lui, il faut réfléchir à la manière de mieux protéger les exploitations.
Le commissaire a souligné que c’était dans les grandes exploitations agricoles que les risques étaient les plus importants. Il estime que les pays devront aborder ce sujet dans le cadre des plans stratégiques nationaux de la future PAC.