Les teignes présentes dans un nombre croissant de régions

Les conditions particulièrement chaudes et sèches du printemps ont favorisé le développement de la teigne. Le retour d’orages locaux, en lessivant les chenilles, a ensuite pu limiter leurs attaques.
La teigne a entraîné légèrement moins de dégâts cette année que l’an dernier (figure 1) :
• 42 % des sites ont noté leur présence en 2020, contre 47 % en moyenne sur les trois dernières années.
• De plus, dans les sites où leur présence a été notée, le seuil a été atteint dans 69 % des cas, contre 79 % en 2019 et 83 % en 2018. Ce seuil, atteint lorsque 10 % des betteraves présentent des dégâts frais, provoque le déclenchement d’une intervention.
La teigne touche historiquement les régions formant un croissant allant du sud de Paris à l’est des zones betteravières : le Centre, l’Ile-de-France, la Champagne et l’est de l’Aisne. Cependant, depuis trois ans, sa progression se poursuit en raison de conditions estivales particulièrement chaudes et sèches, avec de nouveaux territoires affectés : la Normandie, le Nord, l’Oise, voire la Somme.

Les charançons de la betterave poursuivent leur extension

Le charançon, Lixus Juncii, est un ravageur récent sur la betterave. Ses premiers dégâts ont été notés à partir de 2013 en Limagne, dans 10 % des sites observés.
Très rapidement, les dommages ont atteint 100 % de la surface dans plusieurs parcelles de cette plaine auvergnate jusqu’à la fin de la production betteravière dans la région. En moyenne, 70 % des sites de Limagne étaient attaqués.
À partir de 2019, on constate aussi que le charançon progresse jusqu’aux régions du sud de Paris avec, le 11 juin, de premières observations dans le Centre, en Ile-de-France et en Champagne. Cette extension s’est poursuivie en 2020 avec des signalements dès le 18 mai et une augmentation de la gravité des dégâts (figure 2).
Pour pondre leurs œufs, les charançons piquent les pétioles des feuilles où les larves se développent ensuite. Elles creusent des galeries jusqu’au collet avec, à la clé, une perte de rendement pouvant aller jusqu’à 20 %.

Faut-il sacraliser l’animal ?
Faut-il sacraliser l’animal ?

Faut-il sacraliser l’animal ?
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Les acariens signalés en années chaudes et sèches

Les acariens sont, eux aussi, des ravageurs associés aux années chaudes et sèches. De 2010 à 2016, ils ont été observés dans 2 % des sites en moyenne. Depuis 2017, ils le sont dans 5 % d’entre eux. Ce fut encore le cas cette année.

Les noctuelles défoliatrices plus faiblement observées

La présence de noctuelles défoliatrices a été signalée dans 37 % des sites, contre 36 % en 2019 et 45 % de 2010 à 2017.

Le rhizopus sous surveillance

Teignes et charançons sont des portes d’entrée pour le rhizopus, une pourriture de la racine pouvant entraîner des pertes de rendement supplémentaires. En effet, ce champignon, présent dans le sol, attaque des betteraves affaiblies par un stress hydrique. Les zones attaquées sont celles concernées majoritairement par le stress hydrique : Grand-Est et sud de Paris.
Cette année, les premières atteintes de rhizopus ont été observées dès le mois d’août. Il est essentiel de repérer cette maladie au plus tôt afin d’adapter les conditions de récolte de la nouvelle campagne et la durée de conservation des betteraves en silo.