Vous êtes l’initiateur d’une lettre ouverte au président de la République rassemblant 104 élus le 29 juillet, pour lui demander d’agir rapidement pour sauver la filière betteravière. Comment avez-vous fait pour trouver tous les signataires ?
Tout a commencé le 14 juillet quand Julien Denormandie, tout juste nommé ministre, est venu visiter une exploitation en Seine-et-Marne. C’est un agronome, et il a bien vu les difficultés que rencontrent les betteraviers. Je lui ai dit que nous étions prêts à aider le gouvernement à revenir sur les mauvaises décisions prises en 2016. La France est un des rares pays d’Europe à n’avoir pas donné de dérogation pour l’utilisation des néonicotinoïdes sur betteraves et j’ai dit à Julien Denormandie que les conséquences allaient être dramatiques s’il ne prenait pas les bonnes décisions. Ensuite j’ai eu l’idée de faire une lettre ouverte au président de la République pour renforcer mon intervention. J’ai soumis un texte à la présidente des affaires économiques du Sénat, Sophie Primas, et j’ai contacté les présidents des régions betteravières. Les sénateurs se sont mobilisés. Le Sénat est une grande famille qui se tient les coudes pour défendre les intérêts économiques de notre pays.
Qu’est-ce qui vous anime dans cette bataille pour la réintroduction des néonicotinoïdes ?
Je veux défendre la liberté d’entreprendre, assurer la sécurité alimentaire de nos concitoyens, les besoins en alcool pour la pharmacie et les carburants, mieux protéger l’environnement et lutter contre le changement climatique, sécuriser les outils industriels… En tant que parlementaire, je suis contre les interdits qui rendent la France dépendante du reste du monde. Je veux stopper tous les soi-disant savants qui trompent l’opinion et qui conduisent notre pays dans le mur.
Quels sont les rapports de force au Sénat ?
Quand le projet de loi passera au Sénat, il va falloir rassembler au-delà des Républicains et des centristes qui nous suivent. C’est pourquoi il est important que ce soit le gouvernement qui porte le projet de loi. Le combat du gouvernement n’est pas facile, mais il est juste. Cette prise de conscience est indispensable pour remettre les choses à leur place et que le débat puisse se faire sereinement. Il faut aussi qu’il y ait une belle entente dans la profession agricole.
Qu’attendez-vous de ce projet de loi ?
À partir du moment où il a une volonté affichée des ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique, ainsi que du Premier ministre, les choses devraient aller dans le bon sens. Mais j’attends de voir le projet de loi qui sera déposé. Il faudrait que cette loi laisse assez de temps à la recherche de trouver une solution alternative confirmée. J’espère que ce projet sera déposé rapidement, car les décisions doivent être prises avant fin octobre pour que les semenciers puissent faire les enrobages.