Des levées hétérogènes
L’absence de gel hivernal et le fort cumul de pluies ont dégradé la structure des sols avant le semis avec des reprises en masse. Des préparations grossières et motteuses ont laissé la graine dans un lit de semences sec. Les vents et les gelées matinales qui ont suivi les semis ont amplifié cet assèchement. Ces conditions ont perturbé la germination et entraîné des hétérogénéités de levées sur près de 25 % de la sole betteravière. Les sols argileux ont été particulièrement touchés. Dans le Centre-Val de Loire, plus de la moitié des parcelles a été irriguée pour garantir la levée.
La date médiane des semis est le 27 mars au niveau national, similaire à celle de 2019.
Jaunisse et sécheresse en fin de printemps
Malgré les levées hétérogènes, la vitesse de développement foliaire à l’échelle nationale était supérieure en 2020, jusqu’à fin mai, par rapport à la moyenne des cinq dernières années. La Champagne, la Normandie et les Hauts-de-France étaient les régions qui présentaient les plus forts niveaux de développement. Au mois de juin, la couverture foliaire a ralenti sous l’effet du stress hydrique particulièrement marqué dans les Hauts-de-France et de la jaunisse dans les zones de production au sud de Paris. L’avance de végétation de quatre jours pour le stade 20 % de couverture foliaire est passée à deux jours à 40 % de couverture foliaire pour terminer avec un retard de quatre jours pour le stade 70 % de couverture foliaire. Ainsi, fin juin, le modèle de prévision de rendement de l’ITB annonçait des estimations de rendement à la baisse de 3 % par rapport à la moyenne quinquennale. Et c’est sans compter la jaunisse qui a gagné du terrain depuis et qui va creuser davantage cet écart de productivité, avec des pertes de poids mesurées entre betteraves saines et malades qui atteignaient déjà 27 % au 1er juillet.
Un parasitisme important
Très tôt, les betteraves ont été affectées par les ravageurs : thrips, altises, atomaires, et de manière exceptionnelle par les pucerons verts, avec des niveaux d’infestation qui dépassent toutes les observations historiques à l’ITB. Ils ont été observés dès le 15 avril, alors que les betteraves n’étaient qu’au stade cotylédons. Les zones de production au sud de Paris ont été très fortement touchées, avec des niveaux de pucerons incontrôlables. L’impact sur la jaunisse est illustré dans le tableau ci-dessous, avec un gradient sud-nord très marqué dans l’apparition des symptômes au cours du temps.