Défenseur du disque incliné pour réaliser un bon semis direct, Weaving continue de tracer son sillon, avec une présence quasi régulière dans les grands salons, 130 machines qui tournent en France, 500 en Europe. Le distributeur du constructeur anglais dans l’Hexagone, Eric De Wulf, qui donne ces chiffres et annonce l’arrivée cet automne d’un modèle semi-porté de 3 m, explique que le semoir travaille avec un double disque incliné à 25°, monté sur un pivot vertical. « Le pivot maintient les disques dans le sens d’avancement de la machine et il n’y a donc pas de ripage », souligne-t-il. Selon Weaving, l’inclinaison du disque efface les inconvénients des systèmes avec un disque vertical – mauvaise fermeture du sillon, contact terre-graine approximatif dû aux pailles et résidus – et avec une dent – germination des adventices avec le foisonnement, bourrage sous un couvert végétal. L’élément semeur GD soulève la terre qui retombe par gravité. « Le sillon est toujours refermé, sans avoir perturbé le sol. Cela pour un degré d’usure mécanique faible, avec un ripage inexistant », précise Eric De Wulf. Weaving propose son semoir en 3 m porté (trémie de 1 600 l, inter-rang de 166 mm) et en semi-porté 4 m, 4,80 m, 6 m, 6,40 m et 8 m (trémies de 3 800 et 5 000 l).
Sur le flanc du sillon
Le constructeur français Novag, basé dans les Deux-Sèvres, croit aussi dans le semis direct. « Nous construisons des semoirs pour ceux qui veulent aller à fond dans le SD », affirme Ramzi Frikha, en charge de l’exportation des machines. La gamme T-Force Plus – six modèles de 3 à 9 m – réunit des semoirs hybrides à dent et à disque droit crénelé (520 à 575 mm de diamètre). « Le disque amorce le sillon et coupe les résidus, tandis que sur chacun de ses côtés une demi-dent avec ailette dépose l’une la semence, l’autre le fertilisant », détaille-t-il. La graine est positionnée sur le flanc du sillon et entre 1 et 2 cm du bord du disque, garantie en principe d’un bon contact terre-graine. La force de terrage peut varier de 100 à 500 kg, et la profondeur de semis de 0 à 10 cm avec un contrôle qui intègre la résistance du sol. La trémie – de 4 200 l jusqu’à 7 000 l sur les modèles de 8 et 9 m – est une compartimentée en deux parties pour la semence et l’engrais. Cependant, en option, Novag peut monter une ou deux cuves auxiliaires de 120 l, connectées au circuit pneumatique et destinées aux petites graines, à un antilimace ou à un engrais starter. Le constructeur a dévoilé à la fin de 2019 la possibilité de semer du maïs en direct. Une distribution mécanique centralisée mesure la bonne quantité de graines par mètre de rang. Le semis peut même être accompagné d’une fertilisation conséquente – jusqu’à 200 ou 300 kg/ha d’engrais. Sans risque pour la germination de la plante puisque le disque droit fait office de paroi.
Avec une dent fine
Chez Amazone, sans être un pur-sang du semis direct, le Cayena poursuit sa carrière de semoir à dent conçu pour semer vite sur un sol qui peut être non préparé. La machine s’est même fait une spécialité des sols secs et caillouteux. Le Cayena de 6 m pour le semis mulch, en direct sur des chaumes, opère jusqu’à 15 km/h avec une trémie de 4 000 l compartimentée au format 60/40. Il est donc possible, grâce à deux doseurs électriques, d’implanter, le cas échéant, une semence et un engrais. Trente-six dents pointées vers l’avant, sur trois rangées, assurent assez de dégagements pour que le semoir intervienne dans les résidus végétaux, nonobstant un inter-rang de 16,6 cm. La dent a la particularité d’être fine et le constructeur allemand met en avant le peu de puissance nécessaire à la traction du semoir (136 ch pour un 6 m). Derrière, pour finir le travail, une herse recouvre les sillons, suivie par le célèbre rouleau Matrix d’Amazone (douze pneus de 800 mm de diamètre) pour le rappuyage.
Philippe Franjou a déjà quatre campagnes de semis direct à son actif avec un Weaving GD de 6 m. « Une bonne machine simple à régler, mais un peu lourde », confie l’agriculteur, qui exploite 200 ha de grandes cultures dans le nord de l’Yonne. Quand il cherchait sur Internet un semoir à disques inclinés avec l’assurance de bien refermer le sillon et d’obtenir un bon contact terre-graine, il avait tiqué sur une machine argentine – un peu compliqué à faire venir en France – avant de choisir le Weaving. Sans regret aujourd’hui : « Avec ses trois cuves, je sème tout en même temps. Je n’utilise plus d’insecticide et je suis à cent unités d’azote, parfois à zéro unité quand le colza est beau », affirme-t-il. La facture de carburant du tracteur, divisée par trois par rapport à une conduite de culture avec labour, se ressent aussi du semis direct et d’une implantation importante de couverts végétaux qui a contribué à réduire la battance du sol. « J’associe le colza avec du trèfle blanc, de la lentille, du fénugrec et de la gesse. Entre le blé et l’orge d’hiver, je sème en interculture un couvert de douze plantes différentes », explique l’agriculteur. Son mantra mis en application avec le Weaving est simple : « Je sème au moins 300 graines au mètre carré pour que le sol ne voie jamais le soleil. »