Entamée en juillet 2019, dans un contexte de difficultés du marché de la pulvérisation agricole, la réorganisation des activités d’Exel Industries (marques Berthoud, Tecnoma, Évrard, Hardi, Matrot…) se poursuit. Le groupe avait annoncé la fin de la commercialisation des marques Caruelle, Seguip, Thomas, Fischer, Loiseau, et la fermeture des usines de Noyers-Saint-Martin (Oise), Saint-Denis-de-l’Hôtel (Loiret) et Lleida (Espagne). En décembre, la direction générale était confiée à Yves Belegaud, en remplacement de Guerric Ballu, petit-fils du fondateur. Âgé de 60 ans et venu du sucrier Tereos, Yves Belegaud est le premier responsable du groupe non issu de la famille fondatrice Ballu.
Ses missions sont nombreuses. Il entend finaliser le plan de réorganisation de la pulvérisation agricole d’ici la fin de 2020, accélérer la mise en place de synergies, notamment dans les achats, le marketing et l’informatique et poursuivre les développements dans le secteur du jardin. « La pression sociétale et médiatique est énorme contre la pulvérisation. Nous entendons les critiques, mais l’activité est pourtant indispensable pour les cultures agricoles », a expliqué Yves Belegaud, le 10 juin, affirmant que le groupe voulait rester un des champions du domaine. Pour y parvenir, Exel Industries a créé en novembre 2019 une filiale, Exxact Robotics, pour coordonner et accélérer l’innovation dans la robotique agricole. L’objectif est d’améliorer l’efficience de l’application des produits pulvérisés à l’aide de l’intelligence artificielle et des outils de reconnaissance des adventices.
Adaptation dans la betterave
Exel a par ailleurs procédé à une adaptation de sa structure dans le matériel d’arrachage des betteraves, avec un abaissement du point mort, notamment chez Holmer, en Allemagne. « La crise que subit le secteur de la betterave-sucre nous a obligés à revoir notre dispositif industriel. Nous avons développé des déterreurs et des équipements de transport de plein champ pour dessaisonnaliser l’activité », a détaillé Yves Belegaud, indiquant que la marque Agrifac restait complémentaire d’Holmer.
La route vers le redressement risque d’être longue. Durant le premier semestre de l’exercice 2019-2020, clos au 31 mars, le groupe a fait état d’un chiffre d’affaires en baisse : 314,3 millions d’euros, contre 348,9 millions d’euros un an plus tôt. Mais surtout, le résultat opérationnel et le résultat net sont passés dans le rouge, à respectivement -1,1 M€ et -36,4 M€, contre 5 M€ et 1,2 M€. « Cela est dû à des dépréciations de survaleurs de la pulvérisation agricole et de pertes de change », a expliqué Yves Belegaud. Se montrant confiant quant à la capacité du groupe à rebondir dans les prochains mois, il a cependant refusé de donner des prévisions à l’année, en raison de l’incertitude pesant sur les marchés, notamment après le coronavirus.