La France pourrait moins souffrir cet été d’un manque d’eau qu’en 2019. Le niveau des nappes phréatiques s’avère globalement satisfaisant, selon le bilan établi par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), au 1er juin. « Après des pluies précoces et importantes, débutées en octobre et qui se sont poursuivies jusqu’en décembre, la recharge des nappes a été bonne. Elle était même excédentaire en avril, sauf dans les vallées du Rhône et du sud Alsace », a expliqué le 11 juin Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM. Depuis, avec la période de vidange, la situation reste satisfaisante sur une grande partie du territoire, comparée à l’année dernière. En revanche, certaines zones restent à surveiller. C’est le cas des nappes de la plaine d’Alsace, des couloirs de la Saône, du Rhône et de l’Est du Massif central, où des restrictions d’eau sont déjà en vigueur dans une douzaine de départements.
Tout dépendra maintenant des précipitations des prochaines semaines. En cas de faible pluviométrie, les nappes réactives (alluviales, calcaires jurassiques et de socle), sensibles aux périodes de sécheresse, devraient connaître une dégradation rapide, en raison de leur faible profondeur. Les nappes inertielles (volcaniques, sédimentaires) ne devraient quant à elles que peu souffrir, ayant profité d’une bonne recharge automnale.
Pour améliorer la prévision de l’évolution des niveaux des nappes phréatiques en France, le BRGM travaille sur la mise au point d’un outil baptisé MétéEau Nappes. Ce système permettra de réaliser des modélisations sur des périodes de trois à six mois. D’abord réservé aux pouvoirs publics, l’outil sera disponible ensuite pour les agriculteurs et le grand public à l’automne. Il permettra de prévenir le dépassement des seuils de crise des nappes et les arrêtés préfectoraux.