La Commission européenne a proposé le 22 avril des mesures d’urgence pour soutenir les marchés agricoles les plus touchés par la crise liée à l’épidémie de coronavirus.
Elles comprennent notamment une aide au stockage privé pour certains secteurs : les produits laitiers (lait écrémé en poudre, beurre, fromage) et les viandes (bovine, ovine et caprine). Ce régime permettra le retrait temporaire des produits du marché et de rééquilibrer le marché à long terme.
Bruxelles propose également une dérogation exceptionnelle aux règles de concurrence de l’Union européenne, prévues à l’article 222 du règlement de l’Organisation commune des marchés (OCM unique) applicables aux secteurs du lait, des fleurs et des pommes de terre.
L’article 222 permet un mécanisme de soutien aux prix en autorisant les ententes entre agriculteurs sur les volumes. Par exemple, le secteur du lait pourra planifier collectivement la production de lait et celui des pommes de terre sera autorisé à retirer des produits du marché. Ces décisions seront valables pour une période maximale de six mois. Ces mesures devraient être adoptées d’ici la fin du mois d’avril après un vote des États membres.
Pas d’aide pour les pommes de terre ni la betterave-sucre
Pour les pommes de terre destinées à l’industrie, le secteur peut avec ses mesures organiser le stockage par des opérateurs privés et le transfert vers d’autres débouchés : l’alimentation animale, la méthanisation, le compostage et la féculerie. Le Groupement interprofessionnel pour la valorisation de la pomme de terre (GIPT) estime à 400 000 tonnes les volumes sans débouchés dont 200 000 tonnes sous contrats. En revanche, aucun soutien financier européen n’est prévu à ce jour par Bruxelles. Le GIPT a décidé d’écrire au ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, pour demander des aides à hauteur de 70 euros/t +15 euros/t de transport.
La betterave, le sucre et l’éthanol ne sont pas concernés par ce premier train de mesures et en attente des prochaines décisions.
La FNSEA a qualifié de « premier pas » la décision européenne, mais attend des précisions sur les moyens financiers engagés par la Commission, et surtout des réponses sur la demande de mesures liées aux importations qui risquent d’aggraver les déséquilibres de marchés.
A.C.