Année chargée en perspective pour Limagrain. Le groupe coopératif auvergnat lancera durant l’été la construction d’un nouveau moulin à blé. Il sera situé au sein du site agroindustriel de Limagrain, à cheval sur les communes d’Ennezat et de Saint-Ignat (Puy-de-Dôme). Cet investissement de 22 millions d’euros permettra le développement de l’activité meunerie de Limagrain, portée par sa division Limagrain Ingredients. Le nouvel outil, qui devrait voir le jour en 2022, aura une capacité de production de 110 000 tonnes de farine par an. « Il s’inscrit dans la stratégie de circuit court agro-industriel mise en place par Limagrain pour valoriser notamment les productions de blé des adhérents de la coopérative », a indiqué le groupe dans un communiqué. Cette filière, unique en France, garantit une traçabilité totale de la semence à la farine. Les farines produites par Limagrain Ingredients sont destinées à la filiale du groupe Jacquet Brossard, à la filière régionale de boulangerie artisanale De la graine au pain et à l’industrie agroalimentaire.
Répondre aux attentes du marché
Avec ce nouveau moulin, Limagrain souhaite se doter d’un outil pour répondre aux prochaines évolutions des attentes du marché en termes de traçabilité et de stabilité, y compris en alimentation infantile. Il remplacera les deux moulins existants, à Bouzel et à Gerzat (Puy-de-Dôme), qui produisent au total 85 000 t de farine par an. Leurs structures ne permettaient pas d’expansion. Limagrain assure que l’implantation géographique du nouveau site aura des effets positifs sur l’environnement grâce à la disparition de 70 000 kms annuels de transport en camions, nécessaires actuellement pour acheminer le blé jusqu’à l’un des moulins existants. « Nous sommes fiers d’annoncer la construction de ce projet d’envergure qui permettra aux entreprises locales de montrer leur savoir-faire et de servir de vitrine pour valoriser l’expertise agroalimentaire de notre territoire », a souligné Pascal Viguier, président de Limagrain.
Parallèlement, le groupe prévoit de lancer une expérimentation pour produire des légumineuses dès ce printemps. Des féveroles, pois chiche, lentilles et même haricots seront cultivés sur près de 800 hectares. « Nous verrons en fonction des débouchés et de la productivité quelles cultures nous pourrons pérenniser ensuite, dans l’objectif d’aller jusqu’au produit fini vendu aux consommateurs », a détaillé Pascal Viguier. Les premières commercialisations pourraient avoir lieu en 2021. Le groupe entend là aussi mettre en place « une filière à forte valeur ajoutée, comme celle existante des blés améliorants ». À terme, une usine dédiée pourrait être construite.
Adrien Cahuzac