Une météo hivernale particulière

Les cumuls de pluviométrie sont cette année supérieurs à la moyenne des dix dernières années, surtout pour les mois d’octobre et novembre, et les sols sont resté saturés. De plus, le nombre de jours sans pluie est particulièrement faible, ce qui a compliqué l’accès aux parcelles et pénalisé la qualité de travail. Les températures notablement douces n’ont, à ce jour, pas offert beaucoup de plages de gel utiles pour le travail du sol et l’hivernage des labours.

Des situations hétérogènes selon les régions

Dans les sols limoneux, les premiers labours ont été faits en conditions difficiles et ont été refermés et repris en masse par les pluies qui ont suivi. Ils risquent d’être gorgés d’eau et difficiles à reprendre au printemps. Il est nécessaire de patienter pour avoir un ressuyage suffisant. En revanche, des labours plus tardifs ont pu être faits dans de meilleures conditions en janvier. Ils sont néanmoins très dressés et ont peu hiverné. Sauf conditions très favorables en février, il sera difficile de préparer les sols en un seul passage. Un premier passage permettra de niveler et un second d’affiner la terre.Pour les parcelles conduites en non labour, un ou deux mulchages ont souvent été réalisés lors des rares petites gelées. L’humidité est a contrario favorable au repiquage du couvert et un désherbage sera peut-être nécessaire pour le détruire avant la préparation de printemps.

Par exemple dans l’Aisne, l’état de surface des labours est globalement correct, notamment grâce à des bonnes structures de départ : deux années plutôt sèches, moisson, déchaumage et semis des couverts dans de bonnes conditions. Les couverts ont justement joué leur rôle en facilitant le drainage lors des excès de pluie. Mais les préparations sur gel sont par contre plus difficiles à évaluer car les gelées ont été légères. Il sera nécessaire de regarder l’état du sol en profondeur au moment de l’implantation.

Dans les sols plus argileux de la région Centre, les labours ayant été réalisés précocement évoluent bien mais la préparation d’automne n’a pas toujours été réalisée. La reprise pourra y être compliquée. Les champs labourés tard n’auront pas eu le temps de travailler et seront difficiles à reprendre.

Les terres plus légères de Champagne ont bénéficié de jours de gels un peu plus intenses, favorables aux travaux de reprise et aux derniers labours d’hiver. Les couverts qui n’avaient pas pu être détruits au mois de novembre ont également pu l’être durant cette période. La préparation des sols au printemps devrait pouvoir se faire dans des conditions habituelles.

Faut-il sacraliser l’animal ?
Préparation hivernale des sols argileux durant les courtes périodes de gelées de janvier. ©ITB

Faut-il sacraliser l’animal ?
Données météorologiques de l’année 2019 à la station ©ITB

CE QU’IL FAUT RETENIR

Dans les limons refermés par la pluie, attendre afin d’avoir un ressuyage suffisant pour le semis de betteraves.

Rester vigilant au risque d’assèchement des labours les plus dressés si les conditions sont favorables.

L’humidité est favorable au repiquage des couverts dans les parcelles en non labour. Un désherbage avant le travail du sol peut être nécessaire.