Le rendement moyen francilien est de 77 t/ha à 16 °S, soit 8 t de moins que la moyenne décennale. C’est un coup dur pour les betteraviers franciliens car les rendements ont été très décevants quatre années sur cinq, avec deux années très sèches, une très humide, une moyenne et une seule bonne année. Pourtant 2019 avait bien débuté avec des semis très groupés, puisque 95 % ont été réalisés du 21 mars au 25 avril. Les levées ont été rapides, sauf pour les derniers semis. Mais, une fois de plus, l’été fut très chaud, occasionnant un stress hydrique permanent.
Ces températures ont favorisé la remontée vers le nord du charançon, identifié pour la première fois au sud d’une zone allant d’Ablis à Provins, en passant par Melun. Les dégâts ne sont pas significatifs mais il faut le surveiller : son évolution est inquiétante pour l’avenir. La lutte contre les larves est impossible et la détection des adultes, très difficile.
En revanche l’évolution de la cercosporiose, apparue très précocement, a été limitée par la sécheresse. Son développement a ensuite été rapide avec le retour des pluies en septembre.
Autre problème rencontré par les betteraviers franciliens : les graminées résistantes qui représentent environ 25 % des parcelles observées. Il s’agit essentiellement d’infestations de ray-grass et de vulpin. Cédric Royer, ingénieur à l’ITB, conseille d’utiliser les leviers existants : c’est-à-dire alterner les programmes chimiques et travailler le sol en réalisant des déchaumages et des faux semis.
Pour 2020, le principal point de vigilance concerne la jaunisse. « J’ai retrouvé les mêmes zones historiquement touchées avant l’arrivée des néonicotinoïdes, explique Henry de Balathier, délégué régional de l’ITB. Les secteurs ouest et nord ont été les plus touchés. Mais cette année, la maladie a été bien maîtrisée par le Movento et le Teppeki. Il faut cependant rester sur ses gardes car les années ne se ressemblent pas ». La lutter contre le puceron vert est primordial pour éviter des pertes liées à la jaunisse pouvant atteindre jusqu’à 30 % dans les zones atteintes.