Compte tenu des fluctuations du climat d’une année à l’autre, comment orienter le choix variétal ? La régularité de l’hybride durant plusieurs années s’impose toujours comme un critère de premier plan. « La régularité des résultats s’apprécie dans des essais multilocaux et pluriannuels », rappelle Nathalie Mangel, spécialiste variétés chez Arvalis. Elle se mesure à l’aide des références des années antérieures prises sur différents sites. Pourtant, il reste difficile d’identifier les caractères qui stabilisent les rendements des variétés. On peut simplement constater que leurs effets cumulés permettent à certaines variétés de mieux supporter les à-coups de températures et les déficits d’eau. Pour aller plus loin, plusieurs obtenteurs identifient les hybrides de leur gamme qui exploitent mieux l’eau ou l’azote du sol.
Minimiser les effets du stress
L’indicateur de régularité prend encore plus de poids après l’année 2019, où le maïs a été mis à mal dans la plupart des secteurs. La culture a subi deux périodes de températures caniculaires, fin juin et fin juillet, affectant plus intensément les régions situées au nord-est. Dès la fin du mois de juin 2019, les effets du stress ont été considérables, surtout quand les maïs n’avaient pas pu établir un solide système racinaire. On a pu constater des gabarits de plantes réduits, une réduction du nombre de grains par épi, voire des plantes sans épi. Suivant les stades, le stress se manifeste de différentes façons. Avant la floraison, on constate que le stress hydrique réduit la croissance du maïs, son indice foliaire et son réseau racinaire. Les tiges et racines fonctionnent moins bien lors de la remobilisation liée au remplissage du grain. En cas de stress marqué, le nombre d’ovules sur l’épi peut diminuer. Au moment de la floraison, le manque d’eau a un effet direct sur la sortie des soies et du pollen, ce qui peut induire des défauts de fécondation. Après la floraison, le stress hydrique peut diminuer le volume des grains, et parfois les faire avorter. Ensuite, la maturation du maïs s’accélère et la plante entre en sénescence plus rapidement, réduisant ainsi la photosynthèse.
Du nouveau pour stimuler la levée
Une levée rapide restant un facteur essentiel de réussite de la culture, les semenciers ont mis au point des techniques pour sécuriser l’implantation sans recourir à la chimie. En 2020, Limagrain propose des variétés Platinum utilisant une biostimulation. Elles ont été sélectionnées pour leur vigueur de départ, critère dénommé Rapid’START. Celui-ci est mesuré en différents lieux et durant plusieurs années. Il atteste que l’hybride est noté à 110 % minimum des témoins officiels du réseau développement LG. Platinum intègre aussi le procédé Starcover, appliqué à la semence. Il est fondé sur une bactérie (Bacillus amyloliquefaciens IT45) et un extrait de plante (Cyamopsis psoraleoides extract – AgRHO® GSB30). Ces deux composants d’origine naturelle stimulent la croissance des racines et permettent une meilleure exploration du sol. Le bilan des 70 prélèvements du réseau LG France 2019 indique que Platinum permet d’augmenter de 5 % le diamètre base tige, de 6 % la longueur racinaire et de 17 % la biomasse aérienne. Ce type d’enrobage pourrait en partie prendre la relève des anciens traitements de semences. Il est disponible pour une douzaine de maïs LG précoces et très précoces.
Protection contre les ravageurs du sol
Après la levée, d’autres risques de pertes existent du fait des attaques de ravageurs – taupins et scutigérelles. Les dégâts sont d’autant plus importants que l’installation et la croissance du maïs en début de cycle sont lentes. Ainsi, des maïs semés précocement sont plus exposés. Toutefois, les semis plus tardifs peuvent aussi être mis à mal, lorsque les conditions sont favorables aux attaques. Contre ces ravageurs, la lutte se fait avec des microgranulés insecticides. Les produits à base de pyréthrinoïdes (Belem 0.8MG, Fury Geo, Karate 0.4GR, Trika Expert+) appliqués par diffuseur ont un niveau de protection contre les taupins satisfaisant. Pour lutter contre les scutigérelles, on peut appliquer Force 20 CS (téfluthrine) ou Karate 0.4GR, Trika Expert+ (lambda-cyhalothrine). En prévention, il est aussi possible d’éviter de semer dans des conditions de sol trop aérées ou soufflées, favorables aux scutigérelles. Pour sécuriser la levée, un engrais starter assure en général une croissance plus rapide du maïs, qui peut ainsi mieux résister aux attaques. Les essais réalisés par l’AGPM montrent que 25 unités P2O5 par hectare suffisent à obtenir la réponse maximale du maïs, tant pour la vigueur au départ que pour la précocité de floraison et de récolte. Les produits microgranulés apportant dix unités P2O5/ha au semis donnent aussi une réponse équivalente aux engrais starter classiques.
Variétés réseau postinscriptions Nord et Normandie :
MAÏS TRES PRÉCOCES
Valeurs sûres : ES Perspective, RGT Metropolixx, Katarsis, LG 30.215, Kolossalis
Valeurs confirmées : Sy Calo, Mantilla
Variétés réseau postinscriptions Nord, Normandie, Nord-Est :
MAIS PRÉCOCES
Valeurs sûres : Adevey, ES Inventive, LG 31.276
Valeurs confirmées : RGT Maxxatac, Magento, Volney
(source Arvalis-UFS)