Les semis ont été réalisés à 85 % entre le 21 mars et le 1er avril en Normandie, la date médiane se situant autour du 25 mars. La qualité des levées a été très satisfaisante. Exceptionnellement, 600 ha ont été semés fin février 2019, principalement dans le Vexin et le sud de la plaine de Caen. Des semis précoces qui présentent toujours un risque par rapport à la montée à graines. « Plus les semis sont précoces, plus les risques sont élevés », a insisté Alexandre Métais, délégué régional de l’ITB, qui organisait le comité technique de Normandie mardi 21 janvier au Neubourg, dans l’Eure.
L’année 2019 se caractérise par une très faible pression des maladies en Normandie. Avec l’arrêt de l’enrobage des semences à base de néonicotinoïdes, les betteraves ne sont plus protégées contre les pucerons verts. Cependant, la gravité est restée faible dans plus de 75 % des parcelles normandes.
Quatre pour cent des surfaces touchées par la jaunisse
Seulement 4 % des surfaces ont été touchées par la jaunisse, avec une baisse de rendement allant jusqu’à 30 % sur les parcelles infestées, et la région a été très peu touchée par les autres maladies comme la cercosporiose. « Mais on n’est pas pour autant à l’abri d’une recrudescence de la jaunisse dans les années à venir », a prévenu le délégué régional.
Résultat : des rendements moyens dans l’Eure – entre 83 et 85 t/ha à 16 °S – et nettement supérieurs en Seine-Maritime, qui a moins souffert des conditions sèches de l’été avec des rendements proches de 100 t/ha – rendements qualifiés d’excellents en rapport aux conditions climatiques de l’année car le climat des mois de juillet à septembre a été difficile pour les betteraves. Dans le Calvados, la fin de campagne prévue mi-février empêche à ce jour d’avoir des résultats définitifs.
Pour Alexandre Métais, le développement des maladies se situe dans la moyenne à cinq ans pour les secteurs qui ont moins subi le stress hydrique (Seine-Maritime). A contrario, les régions du Vexin, de la plaine sud de Caen et de l’Orne ont connu un développement très tardif des maladies. La jaunisse reste la maladie à combattre : « Le contrôle de la jaunisse passe par celui des pucerons verts, qui en sont le principal vecteur », a répété le délégué régional. Il faut respecter des règles comme choisir un produit efficace, préserver la faune existante et intervenir au bon moment. Choisir un produit actif sur pucerons verts est indispensable pour contrôler la jaunisse virale. Le Teppeki, par exemple, procure un bon rendement, quelle que soit la date du traitement, et l’ajout d’huile permet un gain d’efficacité.
La réunion a aussi été l’occasion de faire le point sur le désherbage des graminées, en insistant sur l’efficience des herbicides – très dépendante des conditions climatiques lors de l’application – et sur les jours qui encadrent les traitements. Des conseils ont également été donnés sur la réduction des fongicides, possibles grâce à l’utilisation des variétés tolérantes – par exemple à l’oïdium ou la rouille.