Élargir les marchés et augmenter la valeur ajoutée du miscanthus. C’est ce que devrait permettre l’investissement d’un million d’euros effectué par le spécialiste de la fourniture de ces plants, qui espère ainsi développer son partenariat avec les agriculteurs producteurs de la graminée géante dans toute la France.
La nouvelle chaîne de transformation permet d’ensacher des copeaux calibrés et dépoussiérés en ballots compressés de 15 kg. Le but est d’optimiser la logistique de ce produit très volumineux. « Nous souhaitons renforcer notre approvisionnement local et proposons aux agriculteurs situés dans un rayon de 20 km autour de Champhol de profiter de ce nouvel outil de conditionnement, explique Caroline Wathy, ingénieure agronome chez Novabiom. Nous proposons donc des contrats de rachat, sur quinze ans, qui permettent d’avoir, de manière sécurisée, avec une charge de travail réduite, une marge de 500 à 1 000 euros/ha (charges d’implantation et de récolte déduites) ». Rappelons que le miscanthus est implanté pour plus de vingt ans et récolté tous les ans avec du matériel agricole classique.
Modèle collaboratif
Novabiom propose également un modèle de distribution collaboratif original : un “échange vrac-sacs”, qui permet d’augmenter significativement la marge à l’hectare (2 000 à 4 000 euros/ha selon la société). Cette façon de travailler permet d’investir les circuits courts dans les secteurs des combustibles pour chaudières, du paillage horticole ou des litières pour animaux. Concrètement, un agriculteur situé par exemple en Alsace pourra confier la commercialisation de son miscanthus en vrac à Novabiom (qui se chargera de trouver des débouchés) et recevra en échange des ballots de 15 kg ensachés, plus faciles à transporter. L’agriculteur pourra par exemple vendre les ballots à des jardineries.
Créé par un groupe d’agriculteurs autour de Chartres en 2006, Novabiom s’est donné pour objectif d’accompagner le développement du miscanthus en France. Son président, Emmanuel de Maupeou, ne cesse de vanter les vertus de cette plante : « Le miscanthus n’a pas besoin d’intrant ni de produits chimiques. Il peut être une solution pour les futures ZNT ou sur les bassins d’alimentation et de captage d’eau ». Le département d’Eureet-Loir va d’ailleurs tester cette plante sur les captages de Dammarie et de Saint-Denis-les-Ponts.
Cette nouvelle organisation devrait contribuer à développer cette plante dont « les surfaces augmentent de plus de 10 % par an et qui atteindront 6 000 ha en France en 2020 », selon Alain Jeanroy, président de l’association France Miscanthus.
François-Xavier Duquenne