Les symptômes de jaunisse s’expriment entre 2 et 6 semaines après l’infection de la plante par les pucerons mais leur contrôle doit impérativement être effectué avant l’apparition des symptômes. Il convient d’être extrêmement vigilant en cette période, d’autant plus que la betterave est plus sensible aux stades jeunes qu’à la couverture du sol.
Un outil d’alerte en temps réel
L’ITB met à disposition un nouvel outil d’aide à la décision (OAD) pour diffuser le niveau de risque jaunisse grâce à une carte interactive. Cette interface est disponible gratuitement à l’adresse www.itbfr.org, rubrique « Outils & Services ». C’est le fruit d’une collaboration avec toute la filière, qui s’est mobilisée en créant un réseau de surveillance des pucerons pour conseiller sur les dates d’intervention optimales. Pour cela, les observateurs scrutent la présence des différentes espèces de pucerons sur les betteraves, dans les bacs jaunes et analysent leur statut virulifère. Sur chaque site d’observation, la couleur des points
est liée au niveau de risque :
• Seuil d’intervention : l’application d’un produit de contrôle des pucerons est recommandée.
• Seuil de risque : présence d’aptères verts, être vigilant quant à l’évolution de la situation.
• Seuil non atteint.
Selon le niveau d’alerte de chaque région, l’agriculteur est avisé du moment opportun pour aller faire ses propres observations avant de traiter si nécessaire. Pour définir ces seuils, l’ITB a défini les règles de décision suivantes :
• Au-moins 10 % de plantes colonisées par des pucerons verts aptères.
• Des prévisions météo favorables (températures supérieures à 15 °C, temps sec).
Faut-il traiter sur pucerons noirs ?
Le principal vecteur de la jaunisse est le puceron vert du pêcher, Myzus persicae qui a de très bonnes capacités de transmission de tous les virus de la jaunisse. Le puceron noir de la fève, Aphis fabae, a quant à lui une capacité de transmission très faible des virus de la jaunisse modérée (BMYV et BChV) mais plus élevée pour le virus de la jaunisse grave (BYV). Fin avril, les observations du réseau de surveillance montraient des parcelles avec de nombreuses colonies de pucerons noirs. Aucun virus BYV n’a été détecté sur un échantillon de pucerons noirs analysés. Leur présence est néanmoins à contrôler en cas de présence consécutive de pucerons verts car même s’ils sont de mauvais vecteurs, leur taux de multiplication très élevé leur confère un rôle dans la dissémination au sein des parcelles.
Insecticides recommandés par l’ITB
Le Teppeki (à base de flonicamide) est un aphicide strict homologué depuis le 21 décembre 2018 qui agit en bloquant l’alimentation des pucerons mais qui ne détruit pas les insectes auxiliaires. Son efficacité sur pucerons verts a été démontrée en 2018 dans plusieurs essais de l’ITB. Le Teppeki n’est utilisable qu’une seule fois à partir du stade 6 feuilles des betteraves. Pour compléter la protection, l’ITB avec le soutien de la société Bayer a obtenu le 9 avril 2019 une dérogation d’AMM (Autorisation de Mise en Marché) de 120 jours pour le produit Movento. Vous retrouverez les conditions d’emploi de ces deux produits dans les notes d’informations de l’ITB. Le Karaté K est également homologué sur betteraves contre les pucerons, mais son utilisation est fortement déconseillée en raison de la résistance avérée des pucerons au produit et de son impact négatif sur la faune auxiliaire.
Institut technique de la betterave (ITB)