Nos pratiques ont considérablement évolué, mais tout ce travail n’est ni reconnu ni valorisé », a lancé Philippe Pinta le 14 février. Le président de l’AGPB, qui s’exprimait lors du congrès annuel de son organisation à Compiègne (Oise), souhaite, pour répondre à cette problématique, que les producteurs de céréales s’engagent dans une démarche de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Un cahier des charges sera lancé qui s’appuiera sur la démarche existante de Haute valeur environnementale (HVE), en créant un cadre adapté aux grandes cultures. « Nous sommes dans une démarche de progrès. Il y a plusieurs critères à respecter pour être certifié HVE 1, 2 ou 3. La marche ultime HVE 3 est difficile à obtenir. Il faut travailler sur un cahier des charges grandes cultures », a souligné de son côté Eric Thirouin, le secrétaire général de l’AGPB.
Soutien du ministre de l’Agriculture
Invitée lors du congrès, Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA a tenu à féliciter les céréaliers pour cette initiative. « Je salue l’AGPB pour cette démarche courageuse et exemplaire. La filière a toujours su relever la tête et aller de l’avant », a-t-elle dit, faisant allusion aux difficultés économiques des céréaliers ces dernières années. Mais pour la présidente de la FNSEA, tout effort mérite une juste rémunération. « Les démarches HVE devront être valorisées par les prix auprès des acteurs de l’aval », a-t-elle insisté, en ajoutant que « l’agriculture ne se transformera pas si elle est soumise à des distorsions de concurrence. N’importons pas l’agriculture que nous ne voulons pas chez nous ! ». Concluant le congrès des céréaliers, Didier Guillaume a également salué l’initiative de l’AGPB. « Un engagement massif dans la HVE est fondamental. Le ministère sera au rendez-vous pour vous accompagner », a-t-il assuré. Répondant aux demandes de la filière, le ministre de l’Agriculture a annoncé, sans donner plus de détails, la mise en place « d’un programme pour développer les petits barrages et les retenues collinaires » pour mieux gérer les épisodes de sécheresse. « Nous ne pouvons plus continuer à regarder la pluie tomber pendant six mois sans pouvoir l’utiliser les six mois suivants », a-t-il insisté.
Départ de Philippe Pinta
Afin de faire reconnaître les efforts accomplis par les céréaliers pour répondre aux attentes de la société, l’AGPB a annoncé le lancement d’une campagne de communication. Intitulée « Les nouveaux céréaliers », elle sera publiée dans la presse nationale et régionale. Cinq céréaliers y sont mis en avant en tant qu’ambassadeurs du travail accompli par la filière. Le plan de communication sera également diffusé sur les réseaux sociaux, Twitter et Facebook. Un baroud d’honneur pour Philippe Pinta. Le président de l’AGPB a profité du congrès pour annoncer son départ de la tête de l’organisation. « Le temps est venu de passer la main », a-t-il expliqué, en assurant qu’il resterait « impliqué dans la maison des céréaliers », après y avoir été élu président pour la première fois en 2005.
Adrien Cahuzac